Extérieur
:
Le château
s'organise autour d'un corps central rectangulaire établi
sur quatre niveaux. Il est flanqué de deux tours sur
ses angles sud. Ses murs peu épais (autour d'un mètre),
ses larges fenêtres à meneaux en font plutôt
une résidence seigneuriale légèrement
fortifiée qu'un véritable château fort.
Son aspect extérieur demeure rustique.
Intérieurs
:
Au XVIIème
siècle, l'escalier à vis est remplacé
par un grand escalier rampe sur rampe, orné de colonnes
engagées portant les chapiteaux des trois ordres :
dorique, ionique et corinthien. Le deuxième niveau
correspond à l'ordre dorique, le troisième niveau
à l'ordre ionique et le quatrième à l'ordre
corinthien. Après l'étage supérieur,
l'escalier se poursuit vers les restes de l'ancienne chapelle,
les combles et le pigeonnier. Les paliers sont marqués
d'une double voûte à croisée d'ogives,
décorée de feuilles d'acanthes.
Au rez-de-chaussée
se trouve la salle du Blason. Y est exposé un trophée
de dix-cors de la forêt de Durbon rappellant la charge
de Grand Veneur du Dauphiné détenue par les
barons de Montmaur. Tout laisse à penser que sa cheminée
en pierre taillée date des origines du château.
Sur les murs, les armoiries évoquent l'épopée
des maîtres des lieux au cours des siècles :
les familles Aix, Artaud, Montauban, Flotte, Agoult, Montpezat,
Vachon et Laurens (les précédents propriétaires).
Les seigneurs de Montmaur sont issus de la famille Aix-Artaud,
héritière des comtes de Die. Leurs armoiries
étaient de gueule à la tour maçonnée
et portillée de sable, donjonnée de trois tourillons
d'or.
Le rez-de-chaussée
abrite aussi la salle des Festins. Cette salle d'apparat,
entièrement Renaissance, est éclairée
par trois grandes fenêtres à meneaux dont les
embrasures sont peintes de fresques aux sujets mythologiques,
faisant ainsi écho aux cinq chimères représentées
sur la monumentale cheminée en stuc brun. La fresque
moraliste et dionysiaque datant du XVIème siècle
est ponctuée de maximes et évoque le vie. Elle
s'achève sur le jeu de la pomme et du serpent qui place
l'homme et la femme sexués face à la sagesse
et à la tentation. Le plafond est à la française,
avec des poutres et solives en pin et mélèze.
Les poutres sont décorées de médaillons.
On remarque aussi la porte d'entrée, en noyer, sculptée
d'une tête de chimère.
Une plaque commémorative rend hommage aux résistants
installés dans le château durant la Seconde Guerre
Mondiale.
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Au-dessus de la salle
des Festins, au premier étage, se trouve la grande
Salle du Bal. Elle est éclairée par quatre fenêtres
à meneaux. Sa cheminée en stuc blanc, datée
de 1589, est richement décorée et évoque
le genre humain. Le plafond est à la française,
constitué de grosses poutres et poutrelles peintes
et décorées de médaillons en trompe l'il.
Une frise guerrière d'or et d'azur représentant
armes, faisceaux, boucliers, armures, court tout autour de
la salle sous l'il du lion, à gauche de la cheminée.
Les portes de cette salle sont encadrées par des "
trompe l'il " en grisailles, influencés
par la peinture italienne. La porte qui communique avec la
salle suivante est en noyer admirablement sculpté.
Elle représente une perspective de couloir avec au
centre le visage d'un personnage mystérieux. Un fronton,
un tau, deux oiseaux en miroir et deux lions complètent
ce décor énigmatique.
Au même niveau
est établi la salle d'Agoult. Sa cheminée mêle
les époques et indique dans ses symboles le passage
des familles d'Aix, Artaud, Agoult, Montpezat. La décoration
du manteau est dans le style rococo et l'on peut lire sur
la base du manteau le nom d'Agoult en monogramme. Sur le piédroit
de droite on retrouve un tau et une fleur de lys, sur celui
de gauche, une coquille Saint-Jacques et la forme d'un outil
(peut-être une cognée).
La frise, autour de la salle, évoque la chasse et la
guerre (à travers Diane, Mars, Minerve) et deux faucons
encadrent la cheminée. L'embrasure de la fenêtre
est décorée dans le style de la frise.
Sous le plancher de mélèze, en points de Hongrie,
se trouve un vide d'un mètre de haut, de la superficie
du salon, utilisé pour cacher du matériel pendant
la Seconde Guerre Mondiale.
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