Planté sur
une île au milieu de l'Indre, le château est constitué
de deux corps de logis disposés en équerre.
Tous les angles sont flanqués de fines tourelles en
surplomb terminées par des toitures en poivrière.
L'aile ouest s'appuie sur une tour cylindrique plus massive
et austère, rappelant les origines féodales
de la demeure. Les façades de la cour intérieure
sont organisées symétriquement et donnent une
belle impression d'harmonie, renforcée par une très
riche ornementation.
Sur tout son pourtour
le palais est doté d'un chemin de ronde sur mâchicoulis.
Il ne faut pas considérer cet attribut classique des
forteresses médiévales comme l'immanence d'un
quelconque système défensif. C'est davantage
vers la symbolique de la puissance que nous devons rechercher
la finalité de tels aménagements à une
époque aussi tardive. Au milieu du XVIe siècle
encore, Diane de Poitiers procédera de manière
identique à Chaumont-sur-Loire (après 1560).
Au centre de l'aile
principale trône un splendide escalier à loggias
aménagées sur trois niveaux, à chaque
demi-palier. Il n'est plus à vis et en saillie (Blois),
mais inséré dans la façade et à
rampes droites. On y trouve sculptée à plusieurs
reprises, comme à Chambord et à Blois, la salamandre,
emblème du roi François Ier. Il s'agit là
d'un hommage direct de Gilles Berthelot à son souverain.
En bon courtisan, le trésorier a également pris
le soin de faire graver l'hermine, emblème de Claude
de France, épouse de François Ier. C'est une
forme d'allégeance que l'on retrouve couramment dans
les constructions non royales dès le XVe siècle
(Palais Jacques Cur de Bourges par exemple). Les plafonds
de cet escalier sont ornés de caissons. Certains proposent
les portraits de différents rois de France (XIXe siècle).
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Le rez-de-chaussée
est légèrement surélevé. A l'origine
réservé à la domesticité et aux
offices, il fut aménagé au XIXe siècle
par les marquis de Biencourt successifs en espace d'habitation.
On y trouve notamment une bibliothèque, une petite
salle à manger, l'ancienne cuisine, une salle de billard
et un salon. L'endroit le plus étonnant, de par sa
structure, est l'ancien passage qui traversait l'aile ouest,
de la cour intérieure jusqu'aux jardins renaissance.
Une belle porte y donne accès. Le plafond est voûté.
Clefs pendantes, liernes, tiercerons et culots sculptés
d'animaux et de personnages divers, lui confèrent un
esthétisme indéniable.
L'escalier emmène
ensuite vers le premier niveau d'habitation, l'étage
noble. Dans l'aile orientale, au premier étage, s'ouvrent
les appartements royaux avec une antichambre et une chambre.
Louis XIII y séjournera en 1619. Face à ces
appartements, on découvre la grande salle d'apparat,
ornée de belles tapisseries (du XVIe au XVIIe siècle)
et dotée d'une cheminée monumentale sur laquelle
est peinte en trompe-l'il une nouvelle salamandre. La
devise de François Ier, " nutrisco et extingo
" (" Je nourris - les bons - et j'anéantis
- les mauvais ", aujourd'hui devise de la ville du Havre)
y est également inscrite. Cette grande salle était
la pièce de vie du château, lieu de toutes les
festivités mais aussi de règlement des affaires.
L'aile occidentale enfin, abrite les appartements seigneuriaux
avec une chambre de parement (chambre bleue), une chambre
de retrait (cabinet) et la chambre seigneuriale, toutes trois
disposées en enfilade.
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