Côté
cour :
Le château
de Lunéville se situe sur une butte dominant la Vezouze,
peu avant sa confluence avec la Meurthe. Depuis le Moyen-âge,
un château permettait en ce lieu de contrôler
la route de Nancy vers les pays du sel. Le dispositif était
complété plus à l'Est par le château
de Blâmont, dont les ruines veillent toujours.
Le château
primitif consistait en un château rectangulaire, dont
le tracé correspond actuellement à la cour d'honneur,
avec ses ailes en retour disposées en U. Le château
Renaissance avait également cette assise.
En dépit de
sa position, aucun élément du passé n'est
visible dans le château actuel, qui fut entièrement
reconstruit par le premier architecte du duc de Lorraine :
Germain Boffrand.
Durant vingt ans,
l'architecte s'attelle, dans un contexte financier difficile,
à la réédification d'un palais en H.
Une première cour est construite sur les soubassements
du château Renaissance, avec de part et d'autre deux
grandes ailes projetées pour y loger les appartements
ducaux et la cour. Le tout est relié par un corps central
qui ne sert qu'à la circulation entre les deux ailes.
Seule l'aile sud sera entièrement édifiée.
Au-devant de la cour d'honneur, et comme à Versailles,
des corps de casernes forment une cour plus vaste encore,
ouverte vers la ville et la route qui mène de Nancy
au piémont vosgien. Au-delà d'un porche ouvert
dans le corps central, s'ouvre la perspective principale sur
le parc.
L'entrée dans
l'aile sud, via le vestibule, permet d'accéder à
la salle des Gardes, puis à la salle de la Livrée,
reconnaissable à son carrelage en damier et à
ses murs rouges. Véritable antichambre de la chapelle,
elle communique directement avec celle-ci.
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La chapelle est un
simple vaisseau de forme oblongue, entouré d'une galerie
soutenue par des colonnes de style ionique. D'apparence épurée,
l'alternance de colonnes de grès rose et de stuques
blancs ainsi que d'angelots lui donne une touche légèrement
baroque. La chapelle est éclairée par de vastes
baies situées au Sud, tandis qu'une entrée principale
lui fait face et permet un accès par l'escalier d'honneur,
vaste escalier en pierre de taille sculpté au chiffre
de Léopold de Lorraine. Le palier de l'escalier permet
d'une part d'accéder à la galerie de la chapelle
et aux appartements ducaux, en cours de restauration, et d'autre
part à la crypte (qui servait à l'époque
de cave à vin), aujourd'hui aménagée
en espace culturel.
Côté
jardin :
Si les habitudes
de cour étaient déjà prises sous le règne
de Léopold de Lorraine, le château est pourtant
plus connu du fait de la présence de Stanislas Leszczynski,
roi déchu de Pologne. Stanislas, érudit friand
de goûts orientaux, marqua les esprits. Il agrandit
notamment les jardins et y ajouta nombre de fabriques et «
chinoiseries » dues à Émmanuel Héré,
son génial architecte, qui édifiera plus tard
la fameuse Place (Stanislas) de Nancy.
La parc est également
agrémenté d'une « cour du Rocher »,
véritable collection d'automates hydrauliques, qui
fut malheureusement dispersée, vendue ou détruite
lors de l'abandon du château aux services des armées
de Louis XV.
Aujourd'hui, il reste tout de même un vaste et beau
jardin à la française, agrémenté
de massifs et de bassins.
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