Il y avait à
cet emplacement une forteresse du XIVe siècle, détruite
sur ordre de Louis XI. Il n'en subsiste plus qu'un mur d'enceinte
et la maison des gardes. En 1494, un grand bourgeois nommé
Louis Picard, ami du cardinal d'Amboise, entreprit la construction
de l'actuel château.
Par alliance, cette
demeure échut au milieu du XVIe siècle au maréchal
de Cossé-Brissac. Le 4 août 1563, il y accueillit
le jeune Charles IX et sa mère Catherine de Médicis,
qui tentaient vainement d'apaiser les dissensions entre catholiques
et protestants en multipliant les séjours en province.
Profitant de cette visite à Etelan, la Régente
proclama avec un an d'avance la majorité du roi.
Catherine de Médicis
ne fut cependant pas la première personnalité
à s'arrêter à Etelan. Louis XI y avait
séjourné en juin-juillet 1475 et François
Ier y avait fait étape en venant surveiller l'avancement
des travaux de construction du port du Havre.
Passé ensuite aux d'Espinay St-Luc, le château
fut acquis en 1714 par la famille Hénault. Elle y aurait
reçu Voltaire en 1723-1724. Le comte de Jonzac en devint
ultérieurement le propriétaire. On sait qu'il
entreprit des travaux de restauration peu avant la Révolution.
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Après cette
période tourmentée, le château passa entre
les mains du marquis de Martainville sous la Restauration,
puis entre celles de la famille de Boishébert durant
le second Empire. Il fut peu après acheté par
le maire de Bolbec Auguste Desgenétay, restaurateur
de la chapelle.
On n'imagine guère,
après une existence aussi chaotique et une telle succession
de propriétaires, que le château d'Etelan puisse
offrir une réelle unité architecturale. Son
admirable situation, sur une terrasse boisée surplombant
la vallée de la Seine malheureusement très affectée
par la tornade de décembre 1999 et en cours de régénération,
en garantit le charme.
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