En 1631, le cardinal
de Richelieu fait de Brest
un port de guerre. Un demi-siècle plus tard (1683),
Vauban -architecte militaire de Louis XIV- conscient que la
défense du port doit se faire à l'échelle
de toute la rade, projette lédification de nombreux
points fortifiés (Camaret, pointe du grand Gouin, pointe
des Espagnols, presquîle de Roscanvel
).
La tour bastionnée
de Camaret est « tracée » en 1689 et son
édification commence quatre ans plus tard.
Le 18 juin 1694,
alors que la tour est toujours en travaux, une flotte anglo-hollandaise
aborde la côte pour tenter de semparer des batteries
du goulet. Vauban, présent à Camaret lors de
lattaque, relate la bataille dans ces termes : «
Les ennemis ont aujourd'hui voulu tenter la descente avec
huit gros vaisseaux de guerre et plus de soixante-dix autres
petits bâtiments de toutes autres espèces. Après
deux heures de grosse canonnade de la part des vaisseaux,
fort bien répondue par la tour de Camaret, ils ont
mis à terre à demi-portée de mousquet
des retranchements auxquels ils se sont présentés
très fièrement ; ils ont été reçus
de même, et malgré les altercations, ils y ont
eu 700 à 800 hommes tués, pris ou noyés
; le surplus s'est sauvé ou n'a pas été
mis à terre. Beaucoup de vaisseaux ont été
endommagés, car l'affaire a duré longtemps ».
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En 1695, Vauban écrit
ceci : « on travaille à la tour et à la
batterie de Camaret qui sera, Dieu aidant, achevée
cette année, bonne forte, capable de donner le couvert
à cent hommes
». Elle sera en fait achevée
lannée suivante.
Pendant la Révolution
(vers 1795), un des deux corps de garde est « transformé
» en four à boulets.
Depuis 2008, la tour,
ainsi que douze autres sites français bâtis par
Vauban, sont inscrits au patrimoine mondial de lUNESCO.
Description :
Lensemble fortifié
se compose dune tour polygonale, dune batterie
basse semi-circulaire à onze embrasures de tir, dun
corps de garde et dun four à boulets.
La tour carrée (aux angles sud-ouest et nord-est tronqués),
haute de 18 m, se compose de quatre niveaux : un sous sol
(magasin à vivres et poudre), une salle des gardes
et deux étages de logements. Pour sa défense,
les six faces sont percées par une cinquantaine «
darchères ».
Le corps de garde
avec son pont-levis à flèche permettant de franchir
le fossé -en eau à marée haute- donnait
accès à la batterie basse et à la tour
(par une passerelle en bois).
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