La colossale façade
se dresse sur le rebord d'un vaste plateau dominant le cours
de l'Ourcq. Elle mesure une centaine de mètres de long
pour une quarantaine de hauteur. Un large et profond fossé
sec la protège du côté extérieur.
Elle est flanquée de quatre tours de formes géométriques
diverses. Celle située au nord, partiellement détruite,
est carrée et ses angles sont garnis de contreforts.
Au centre, deux tours en amande enserrent une porte cyclopéenne
en ogive défendue par un assommoir, taillée,
semble-t-il, pour quelque race divine aujourd'hui disparue.
Leurs éperons, très saillants, présentent
la particularité d'être désaxés.
Cela confère à l'ensemble un aspect très
harmonieux et assez unique. La tour sud enfin, cylindrique
à l'origine, est aux deux tiers dérasée.
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Tours et courtines
possèdent la même élévation. Des
mâchicoulis à quatre degrés courent ininterrompus
au faîte de l'édifice. Les murailles sont percées
de nombreuses fenêtres, autrefois grillées. Elles
étaient sans doute, pour les plus grandes, à
meneaux. Leur présence, même dans les étages
inférieurs, laisse entrevoir la volonté de l'architecte
de limiter la défense aux seuls sommets. La Ferté-Milon
s'inscrivait donc bien dans la logique essentiellement résidentielle
des plus grands chantiers contemporains. Les motifs décoratifs
dispersés sur toute la façade renforcent encore
cette impression. Chaque tour est dotée d'une niche
au cadre ciselé, abritant la statue de l'une des Neuf
Preuses, thème très couru parmi la noblesse
en ce XVe siècle naissant. Au dessus de la porte enfin,
trône un exceptionnel haut relief représentant
le couronnement de la Vierge. La délicatesse des sculptures
souligne la recherche permanente de l'esthétisme absolu.
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