Des Celtes aux Carolingiens
:
La colline d'Aguilar
apparaît en 1020, comme Quéribus
et Peyrepertuse,
dans le testament de Bernard Ier Taillefer, comte de Besalu.
Elle est alors à la frontière nord des possessions
de ce potentat. A la fin du XIe siècle, elle entre
dans la mouvance des Trencavel, vicomtes de Carcassonne. Ce
sont eux qui concèdent les lieux à la lignée
de Termes.
La croisade contre
les Albigeois place les Termes au premier rang de la résistance
à l'envahisseur. Ils le payent chèrement de
la confiscation de leurs biens. La forteresse éponyme
de la famille (Termes)
est arrachée à Raymond de Termes, qui finit
ses jours emprisonné à Carcassonne, et est confiée
à l'administration d'un fidèle. Aguilar échoit
en 1215 à Alain de Roucy, compagnon de Simon de Montfort.
Mais après 1240, Olivier de Termes cesse de s'opposer
à la domination des royaux dans la région et
rentre dans le rang, s'impliquant même activement aux
côtés de ses anciens ennemis. Saint Louis lui
fait restituer pour récompense la forteresse d'Aguilar
et le village de Tuchan (1250). Il accompagne le Capétien
à la croisade et y accomplit des merveilles. A son
retour, il est impécunieux et doit céder à
la couronne l'ensemble de ses biens pour solder ses dettes
(1260). Il repart en Terre Sainte et y meurt au cours de l'année
1275, auréolé de la gloire du valeureux guerrier.
|
Le traité
de Corbeil entre la France et l'Aragon (1258) a transformé
la région en zone frontalière entre les deux
royaumes. Saint Louis fait alors copieusement modifier la
place. Elle a désormais le rôle de vigie face
à un état avec lequel le lis entretient des
relations souvent houleuses. Aguilar est d'ailleurs pris par
deux fois par les Espagnols durant le XVIe siècle.
La place souffre cependant d'une désaffection partielle
et menace ruine à l'aube du XVIIe siècle. Le
traité des Pyrénées conclu en 1659, octroie
le Roussillon à la couronne de France et sonne définitivement
le glas d'Aguilar.
|