Le château
de Najac est un parfait spécimen de château ancien
adapté aux normes philippiennes dans le courant du
XIIIe siècle.
L'élément
le plus ancien est un gros donjon carré de 10 mètres
de côté, conservé de nos jours sur une
hauteur de 10 mètres. Ses murs ont 2 mètres
d'épaisseur et on accédait à l'intérieur
grâce à une porte surélevée (7
mètres), selon un schéma classique à
cette époque.
Ce donjon occupe
l'angle sud-ouest d'une enceinte presque rectangulaire, construite
en moellons vers 1200. Une grande salle d'apparat fut en même
temps édifiée le long de la courtine ouest.
Il n'en reste plus aujourd'hui que des vestiges.
L'ensemble fut entièrement
revu après 1253 par des architectes largement imprégnés
des canons philippiens. Toutes les courtines furent surélevées
pour atteindre une hauteur moyenne de 26 mètres. Pour
accéder au chemin de ronde, on lança vers le
ciel des escaliers à rampes droites particulièrement
vertigineux. On flanqua l'enceinte de cinq grosses tours cylindriques
ou hémicylindriques très proéminentes.
La plus imposante trône dans l'angle sud-est et fait
office de donjon. Elle commande largement au reste de la place.
Son diamètre n'est que de onze mètres, mais
son élévation taquine les 40 mètres.
Son volume intérieur est découpé en trois
niveaux voûtés en ogive. Le premier étage
abritait la chapelle castrale. Des baies géminées
apportent la lumière du jour dans les étages
supérieurs.
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Les tours du XIIIe
siècle sont dotées de longues archères
atteignant jusqu'à 6,80 m mètres de hauteur
et pourvues d'étriers à la base. Certaines ne
sont que des leurres, mais d'autres cachent des ébrasements
à plongée vertigineuse. Elles renforcent la
sensation de puissance émanant de l'ensemble et telle
était sans doute leur vocation première. Najac
semble tout entier conçu pour impressionner et afficher
le pouvoir d'Alphonse de Poitiers et par delà son nom,
l'omnipotence de la monarchie capétienne sur des territoires
soumis depuis peu à son autorité.
A l'ouest, au sud
et à l'est enfin, s'étire une basse-cour très
irrégulière des XIIe et XIIIe siècles.
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