Fondé sans
doute vers 1100 par les comtes de Toulouse, le château
de Najac est mentionné pour la première fois
en 1109. Il est partagé entre plusieurs coseigneurs
au XIIe siècle et passe temporairement sous l'influence
des Plantagenêts dans les années 1180. Il est
à nouveau cédé au comte Raymond VI de
Toulouse (1194-1222) par Richard Cur de Lion en 1196,
avec en prime la main de Jeanne d'Angleterre, sur du
souverain britannique. Le château est alors pour la
seconde fois attribué en fief à des coseigneurs.
La forteresse est
prise en juin 1214 par Simon de Montfort, chef de la Croisade
contre les Albigeois, lors d'un vaste raid lancé en
Rouergue, Quercy et Agenais. Elle reste toutefois, semble-t-il,
aux mains des mêmes propriétaires. En 1227 et
1229, le comte de Toulouse Raymond VII (1222-1249) parvient
à leur arracher un serment de fidélité.
De 1231 à 1246, convaincu de l'importance stratégique
de la place, il s'emploie à racheter les droits des
multiples occupants du lieu et y parvient au terme de 15 années
d'acharnement.
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Son unique héritière,
Jeanne de Toulouse, avait épousé Alphonse de
Poitiers, frère du roi Louis IX (1226-1270) en 1241.
A la mort de Raymond VII en 1249, ses immenses possessions
passent donc dans l'orbite capétienne. C'en est alors
bien fini de l'indépendance du Midi et de sa lutte
permanente contre le trône de France. Mais devant la
fronde populaire, rétive à l'autorité
d'un prince imposé considéré comme un
étranger, Alphonse s'attache à assurer sa mainmise
sur son héritage et renforce notamment considérablement
le château de Najac. Les travaux débutent en
1253 et s'étalent sur près d'une décennie,
utilisant jusqu'à 2 000 ouvriers et coûtant au
passage la " modique " somme de 16 000 Livres Tournois.
Alphonse décède
à son tour sans héritier en 1271 et c'est le
roi Philippe III le Hardi (1270-1285) qui tient désormais
en propre les territoires anciennement sous suzeraineté
des comtes de Toulouse. Najac joue encore un maigre rôle
durant la Guerre de Cent Ans, puis pendant les sanglantes
Guerres de Religions. Définitivement abandonné
au XVIIe, il est vendu comme bien national et sert de carrière
de pierres après la Révolution. Le massacre
s'arrête au XIXe siècle. Il est alors partiellement
restauré. Classé Monument Historique en 1925,
il est aujourd'hui propriété privée.
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