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MAJ le 18/04/2024
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Château de Tarascon, XVe siècle.


Textes et photos ©

Fondation :
  • Tarascon est mentionnée dans la Géographie de Strabon.
Sous le règne de :
  • Sans doute avant le règne d'Auguste (27 av. J.-C. - 14 apr. J.-C.)
Grandes dates :
  • XIIe siècle : Forteresse des comtes de Provence.
  • 1216 : Simon de Montfort lève le siège de Beaucaire.
  • 1292 : Charles d'Anjou effectue de grands travaux au château.
  • 1400-1403 : Louis II d'Anjou fait entièrement rénover l'ancienne forteresse de Tarascon.
  • 1429-1434 : Louis III complète les travaux initiés par son père.
  • 1434 : Mort de Louis III d'Anjou. Son frère René lui succède.
  • 1447-1449 : Nouveaux chantiers à Tarascon.
  • 1480 : Mort du " Roi " René.
  • 1481 : Mort de Charles du Maine. Le comté de Provence revient au roi Louis XI.
  • 1652 : Tarascon impliquée dans la Fronde.
  • XVIIIe siècle : Le château devient prison d'Etat.
  • 1926 : La prison est fermée au château de Tarascon.
Principal intérêt :
  • Le château de Tarascon appartient à la famille restreinte des grandes forteresses altières et massives construites dans le sillage de la Bastille. La vis de la cour intérieure est remarquable.
Statut :
  • Classé Monument Historique en 1840. Propriété de la commune.
Bibliographie :
  • Bibliographie : Françoise Robin, Le château du Roi René à Tarascon - Paris : Éditions du Patrimoine, 2005.

Les origines :

Le site de Tarascon est sans doute fortifié depuis des temps reculés. Sa position clef sur la rive gauche du Rhône, face à l’antique « Ugernum » (Beaucaire), le rend bien vite essentiel pour contrôler le trafic sur le fleuve. Tarascon est mentionné dans la Géographie de Strabon (51 av. J.-C.- vers 25 apr. J.-C.) : « … depuis Nîmes jusqu’à Ugernum et à Taruscon… » (Liv. IV-3). Au XIIe siècle, Tarascon est une forteresse importante des comtes de Provence. La place joue un rôle considérable dans les combats livrés entre croisés et Toulousains pour la possession de Beaucaire (1216). Selon la « Chanson de la Croisade albigeoise », le comte de Toulouse Raymond VI aurait conseillé à son fils Raymondet (littéralement « Le Petit Raymond », futur Raymond VII), désireux de s’emparer de Beaucaire : « Veillez pareillement sur ceux de Tarascon. Soyez bon, généreux, faites qu’ils vous chérissent car vous ne pourrez pas, sans eux, prendre Beaucaire. Leurs bateliers armés doivent fermer l’accès au roc où est bâti le rempart. Privé d’eau, Beaucaire tombera. »

Le palais des comtes d'Anjou-Provence
Le château fait l’objet d’une première restauration complète en 1292, sur ordre de Charles II d’Anjou. Mis à mal pendant les années 1367-1382, il est de nouveau entièrement reconstruit à partir de 1400 par la dynastie des Anjou-Provence, virtuels rois de Naples. Le « Bon Roi René », mécène éclairé, amateur d’art et lui même poète à ses heures (« Le Livre du Cuer d'Amours espris » vers 1457), en fait l’une de ses résidences préférées. Tarascon est alors une redoutable place frontière entre le royaume de France et le comté de Provence, doublé d’une confortable résidence. Elle perd cette importance stratégique à la mort du comte Charles du Maine (1481), qui avait au préalable désigné comme héritier de l’ensemble de ses possessions le roi de France Louis XI.

La prison :

Tarascon connaît une dernière fois le feu des armes en 1652, pendant la Fronde. Les traces de boulets de canons visibles sur ses façades datent de cette époque. Aux XVIIe et XVIIIe siècle, il sert de prison à des prisonniers de guerre anglais, puis espagnols. Les volumes intérieurs sont alors divisés pour aménager des cellules. De nombreux graffitis, notamment d'extraordinaires représentations de navires, sont gravés dans les murs du château. Il reste prison jusqu’en 1926 et est acquis par l'État en 1932.

La légende de la Tarasque :

Créature fabuleuse et sanguinaire, la Tarasque commet nombre de méfaits avant d'être vaincue par sainte Marthe. Voici ce que raconte Jacques de Voragine à son propos, dans sa célèbre Légende dorée (XIIIe siècle) :

« Il y avait alors le long du Rhône, dans un bois situé entre Arles et Avignon, un dragon ressemblant à un poisson à partir de la moitié du corps, plus gros qu'un bœuf, plus long qu'un cheval, qui avait la gueule garnie de dents énormes. Il attaquait tous les voyageurs passant sur le fleuve et il engloutissait les embarcations. Il était venu par mer de Galatie (région de l'actuelle Turquie), en Asie, où il avait été engendré d'un serpent marin et tout ce qu'il touchait mourrait dans l'instant. Marthe, émue par les prières du peuple, entra dans le bois. Elle y trouva de l'eau bénite et elle lui présenta une croix. Alors le monstre, devenu doux comme un agneau, se laissa attacher. Car Marthe lui passa sa ceinture autour du cou. Le peuple vint alors le tuer à coups de pierres. Ce dragon s'appelait la Tarasque. En mémoire de cet événement, l'endroit fut appelé Tarascon, ce qui signifie lieu noir et ombragé, parce qu'en effet il y avait là des bois sombres et touffus ». La légende de sainte Marthe domestiquant le monstre est très probablement une allégorie du christianisme triomphant du paganisme. Elle peut laisser entendre qu'il y avait à l'emplacement de Tarascon un ancien temple païen.




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