La tour résidence
:
Le donjon construit
par Jean IV (appelé anciennement tour de la Duchesse
Anne) est un édifice de forme ovale (24 m de long pour
15 m de large), résultant de l'imbrication de deux
tours cylindriques reliées entre elles par un mur plan.
D'une hauteur de 30 m, il s'organise en six niveaux. Le rez-de-chaussée
se composait de la cuisine et d'un cachot. Le premier étage
était dédié à la réception,
le second à l'apparat princier (chambre, chapelle avec
oratoire privé), le troisième aux espaces de
couchage modifiés par la voûte en berceau construite
au XVIIIe siècle et le dernier à la défense
(plate-forme d'artillerie).
Entre le rez-de-chaussée
et le premier étage se trouve un entresol qui accueillait
les entrées de la tour : l'accès utilitaire
(porte charretière) était protégé
par un pont-levis à bascule ; l'accès noble,
par un double pont-levis et une herse. Ces accès donnaient
dans une courette supprimée lors des travaux du XVIe
siècle. L'entrée actuelle, à hauteur
du deuxième étage, a été percée
au XVIIIe siècle à l'emplacement du vitrail
de la chapelle.
L'ensemble de ces
étages est desservi par une grande vis, proche de l'entrée
noble. Le sommet de la tour est ceinturé par une magnifique
couronne de mâchicoulis sur consoles avec arcades trilobées
champlevées, peu communs en Bretagne.
Les portes de la
ville :
A proximité
du donjon, se dresse la porte du Guichet : deux tours cylindriques
d'assez faible diamètre (6,70 m et 7 m) encadrant un
haut passage. Au XVIe siècle, la courtine reliant cette
porte au donjon a été percée par deux
galeries superposées.
Sur une porte similaire
- la porte Saint-Malo - au nord de l'enceinte, un corps central
rectangulaire commandant une herse et un pont-levis charretier
à flèches a été ajouté
au XVe siècle.
La porte du Jerzual,
donnant sur le port, s'ouvre dans une tour circulaire (diamètre
de 12,50 m), où fut inséré un pont à
flèches. Stéphane Gesret considère que
les deux rainures près de l'encadrement de la porte
(généralement mis en relation avec le pont-levis)
sont des ancrages pour la construction d'un avant-corps. Comme
celle du Guichet, elle fut murée par le duc de Mercoeur
puis rouverte en octobre 1642.
La porte Saint-Louis,
au sud de l'enceinte, est un bastion muni d'un dispositif
de défense traditionnel et éprouvé :
pont-levis, herse, vantaux et mâchicoulis.
|
Les tours en fer
à cheval :
Les six tours de
l'enceinte de Dinan, dont la construction se déroula
de 1449 à 1488, constituent un bel échantillonnage
d'ouvrages de flanquement conçus pour les armes à
feu (couleuvrines, bombardes et canons). Leurs principales
caractéristiques communes sont : grandes dimensions
(largeur de 15 à 18 m), forte épaisseur, particulièrement
sur le front arrondi (5 m en moyenne et jusqu'à 8 m
pour les tours Beaumanoir et du Gouverneur), un fort saillant
sur l'enceinte (20 à 23 m), un fruit sur toute la hauteur
en plus du talutage de la base.
- La tour du Connétable
(au sud-ouest), construite par Raoul V de Coëtquen, possède
un " éperon " en amande pour dévier
les boulets et conserve sur la clé de voûte de
l'escalier intérieur les armoiries de la famille de
Coëtquen. Cet escalier dessert deux grandes salles voûtées
superposées.
- La tour de Lesquen
(plus au nord) est une tour de défense, munie de casemates,
dont la construction resta inachevée.
- La tour du Gouverneur,
construite entre les portes Saint-Malo et du Jerzual, est
une tour d'artillerie à trois étages. Le dernier,
ajouté à la fin du XVIIe ou au début
du XVIIIe siècle est pourvu de quatre canonnières
(deux sur chaque flanc).
- La tour de Penthièvre
(au sud), comme les précédentes, renferme plusieurs
casemates de tir, notamment sur le flanc ouest, l'autre côté
étant principalement défendu par une pente escarpée.
Elle a perdu le dernier de ses trois étages.
- La tour de Coëtquen
est composée de trois salles voûtées.
Annexe du musée, sa salle basse rassemble de superbes
gisant. Elle conserve, comme celle du Connétable, les
armes de la famille de Coëtquen.
- La tour Beaumanoir
ou d'Allouée (la plus moderne), située entre
la tour Lesquen et la porte Saint Malo, est la seule tour
à ne pas avoir d'étages voûtés.
L'intérieur est à ciel ouvert et une galerie
portée par des corbeaux desservait les casemates des
canonnières à l'étage. Un chemin en terrasse
d'artillerie ceint le sommet. En 1693, la tour renfermait
" 16 casemates ou embrasures voûtées, 8
de chaque côté. "
Au XVe siècle, le pied des remparts est renforcé
par une contrescarpe, rempart de terre courant de la porte
du Jerzual au donjon, et par une fausse-braie voûtée
(de la porte de Brest à la porte Saint-Malo) dont il
subsiste d'importants vestiges près des tours Beaumanoir
et de Lesquen. La contre-escarpe a été en grande
partie transformée en promenade.
|