Léperon
rocheux a livré des pièces archéologiques
attestant dune occupation du site au Néolithique,
aux Âges du Bronze et du Fer et au Bas Empire (tessons
de céramique, haches et fibules, perles en verre, monnaies
et céramiques). Des premières fortifications
attribuées aux wisigoths, aucune trace, sauf peut-être
les deux « morceaux » denceinte découverts
dans les années 1960.
Un certain Géraud
de Crosenc, donateur à labbaye Saint Martial,
apparaît dans la Chronique de Vigeois dans les années
1014-1023. Ce même Géraud est mentionné
comme témoin dune donation en 1019. Selon la
chronique, ses descendants seraient les sires de Bridiers.
Le château, lui, apparaît au XIIe siècle
dans une donation au monastère dAureil.
Géraud de
Crozant lègue en 1136 ses terres au fils du vicomte
de Brosse. Dans le dernier
tiers de ce même siècle, la place passe aux mains
du comte de la Marche, Audebert IV. Ce dernier cède
son comté (dont Crozant) au duc-roi Henri II en 1177.
Jean Sans Terre, vingt trois ans plus tard, reconnaît
Hugues IX de Lusignan comme comte de la Marche et lui remet
Crozant. Isabelle dAngoulême, sa belle fille,
y fait bâtir entre 1217 et 1242 la « grosse tour
» circulaire. Il est à noter quavant cette
nouvelle fortification, Philippe Auguste (en 1214) considérait
déjà le « Crusanum Castrum Comitis Marchie
» comme une forteresse de frontière hautement
stratégique.
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En 1242, après
la défaite dHugues X, époux dIsabelle,
à bataille de Taillebourg, la couronne française
prend possession de la forteresse. Les troupes dAlphonse
de Poitiers vont y prendre leurs quartiers pendant huit ans.
A la mort de Gui de Lusignan, en 1308, Philippe le Bel saisit
ses biens et une garnison royale investit de nouveau la place.
En 1327, le roi Charles IV cède la Marche à
Louis de Bourbon. Crozant, bien que possession secondaire
des ducs de Bourbons, reste dans cette famille (Bourbon, Armagnac
et Beaujeu), jusquen 1523, année où elle
réintègre le domaine royal.
En 1588, le château
subit les guerres de Religion et tombe progressivement en
ruine ; le tremblement de terre de 1606, narrangeant
pas les choses. Toutefois, en 1640, lorsque Louis XIII vend
le château à Henri Foucault, gouverneur de la
Marche, les ruines sont encore imposantes.
Acquis par la commune
dans les années 1990, le château, depuis lan
2000, bénéficie de travaux de cristallisation.
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