L'éperon
dominant la Dronne a porté quatre " résidences
" au cours de son histoire :
1/ le château
baronnial (au nord, nord-est), résidence historique
de la famille de Bourdeille.
2/ les hôtels de leurs chevaliers -milites castri- au
bout de l'éperon à l'ouest.
3/ le " château neuf ", édifié
par Géraud de Maulmont -on sait que ce dernier, possesseur
de la moitié du site à la fin du XIIIe siècle,
les a expulsés afin de récupérer l'emplacement
de leurs hôtels pour y édifier son propre manoir.
4/ le château Renaissance construit à la fin
du XVIe siècle à l'emplacement du château
baronnial.
Le logis :
Il s'agit d'un long
bâtiment résidentiel rectangulaire (38 m x 11
m) à deux niveaux, érigé à l'extrême
pointe de l'éperon. Au-dessus du niveau destiné
au service, dont la voûte en berceau plein cintre a
été édifiée au XVIIe siècle,
se trouve l'étage noble s'articulant en deux espaces
séparés par un mur de refend (aujourd'hui disparu)
: vers l'est, la grande salle pourvue de trois grandes fenêtres
géminées ; à l'ouest, la chambre dotée
de deux fenêtres géminées de plus petite
taille. Cette chambre était pourvue de latrines au
nord-est.
Ce logis est flanqué à son angle nord par une
tourelle polygonale à archères en croix et étrier,
abritant un escalier à vis, et au sud, par l'imposant
donjon octogonal aux étages voûtés d'ogives.
Comme à Châlucet,
une courtine-écran protège les faces est et
ouest du logis, celle de l'ouest étant percée
par deux belles fenêtres géminées.
Une chapelle (aujourd'hui disparue) sans doute en bois, s'appuyait
sur l'angle entre salle et tour.
Le donjon :
D'une hauteur de
34 m et d'un diamètre à la base de 14 m (fort
talutage), le donjon se compose de quatre niveaux (avant la
terrasse sommitale). Un escalier à vis, logée
dans une tourelle polygonale soudée au pan nord-ouest
du donjon, dessert les trois étages et la terrasse.
Le rez-de-chaussée est accessible par un trou d'homme
pratiqué dans le sol du 1er étage. Seul le 3ème
étage est éclairé par une baie semblable
à celles de la grande salle du logis. La terrasse terminale
porte les mâchicoulis formés par des corbeaux
à quatre redans reliés par de petits arcs plein
cintre.
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L'enceinte royale
:
L'enceinte percée
de cinq archères à niches (avec fentes à
étrier sans croisillon) s'ouvre au nord par une tour-porte
rectangulaire à herse et assommoir. Une poterne percée
à la fin du XVIe siècle, sur la face est, complète
le dispositif d'accès. On accède au chemin de
ronde soit par un escalier à vis jouxtant la tour-porte,
soit par un escalier droit pratiqué dans l'épaisseur
du mur sud. L'enceinte comprenait, dans son angle nord-ouest,
un logis à deux niveaux voûtés d'ogives.
Il n'en reste que les bandeaux délimitant les niveaux,
l'amorce des trois ogives du rez-de-chaussée et les
colonnes du 1er étage (pilastre centrale et colonnes
d'angles pourvues de chapiteaux sculptés).
Au sommet de l'enceinte des mâchicoulis, formés
de petits arcs plein cintre retombant sur des consoles, garnissaient
primitivement les angles. Ils furent complétés
par des mâchicoulis plus classiques à linteau.
Le château
Renaissance :
Situé sur
le point le plus élevé du site, en vis-à-vis
du " château neuf ", il se compose d'un corps
de logis rectangulaire à deux étages, chacun
d'eux étant souligné par une corniche. De grandes
fenêtres droites ou à meneaux l'éclairent.
Un pavillon carré, accueillant l'escalier et l'entrée
noble, fait saillie sur sa façade orientale. Les larges
portes arrondies du rez-de-chaussée et les fenêtres
supérieures sont encadrées de pilastres à
chapiteaux toscans, ioniques et corinthiens. A l'est du pavillon,
des pierres d'attente rappellent qu'un autre logis, parallèle
à la Dronne, devait être construit.
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