Le XIe siècle
:
L'élément
le plus ancien du site semble être la chapelle Saint-Pierre,
qui occupe l'extrémité sud du promontoire.
L'édification
de ce lieu de culte remonterait au XIe siècle. L'édifice
est constitué d'une nef unique, barrée par un
transept peu important, l'extrémité ouest étant
close par une abside semi-circulaire. Le site était
alors doté d'une motte, partiellement conservée
au nord de la chapelle, sur laquelle devait s'élever
une tour.
Le XIIe siècle
:
Le palais roman est
installé sur le flanc sud-ouest de ladite motte, l'essentiel
étant construit sur une plate-forme aménagée
aux dépens d'un ancien fossé. Cette implantation
situe la façade principale face à la ville qui
se développe en contrebas.
Le palais présente
dans un premier temps un plan en L : l'avant-corps accueille
un grand escalier monumental abrité sous une arche
très haut-placée ; sous l'escalier, une large
porte donne accès à la partie rectangulaire
du bâtiment qui comporte, au premier niveau, une grande
pièce de stockage. Le second niveau (accessible par
l'escalier monumental) est une vaste salle peu éclairée
(les fenêtres à meneaux datent au moins du XIVe
siècle et ont dû remplacer de petites ouvertures).
Dans l'angle nord-est de cette pièce, un escalier en
vis dessert le dernier niveau du bâtiment. Dans le mur
nord fut aménagé un grand placard double ; dans
l'angle nord-ouest, quelques marches donnent accès
à une petite pièce située au-dessus de
l'escalier monumental, dans l'avant-corps. Cette " loggia
" et la pièce attenante sont ajourées par
5 et 4 fenêtres. Ces ouvertures, flanquées chacune
de colonnettes et/ou pilastres surmontées de chapiteaux
décorés ou historiés, constituent une
claire-voie sans équivalent dans la région.
Ces deux étages supérieurs sont très
probablement des aulae, des Grandes Salles d'apparat, dans
lesquelles le seigneur reçoit, paraît, festoie,
rend la justice
Peu de temps après
l'édification de ce palais, un petit bâtiment
de service est rajouté dans l'angle sud-est ; le premier
niveau est aveugle, le second doté d'une cheminée
d'angle semi-circulaire et le troisième de latrines.
|
Le XIIIe siècle
:
De nouveaux changements
interviennent au XIIIe siècle, lorsque les deux fils
du premier Giraud Adhémar se partagent le site. Giraud
garde le château de son père mais le clôt
derrière une enceinte, flanquée au nord-est
d'une tour-maîtresse. Imposante, cette dernière
comporte plusieurs niveaux planchéiés dédiés
à la résidence et desservis par une tourelle
d'escalier en vis hors-uvre. La charte de libertés
accordée aux Montiliens par les Adhémar est
conservée au premier niveau de cette tour. Plusieurs
bâtiments sont élevés en avant du grand
logis roman, mais les quelques traces qui subsistent au sol
sont très ténues.
En tant que coseigneur
du site (dans le sud de la France, le domaine familial et
ses possessions étaient couramment partagées
entre les héritiers, à l'inverse du nord où
- généralement - seul l'aîné succédait
au père), Lambert fait ériger son château
sur le promontoire qui surplombe la ville ; il n'en reste
que la tour de Narbonne, dotée de niveaux planchéiés
et couverte, en son sommet, d'une voûte en berceau.
L'époque moderne
:
A l'époque
moderne, le site est copieusement fortifié pour s'adapter
à l'usage du canon. L'ensemble du promontoire est alors
réorganisé et pourvu d'imposants bastions. Le
logis du XIIe siècle est rapidement aménagé
en prison, fonction qu'il conserve jusqu'au début du
XXe siècle.
|