Les fouilles archéologiques
entreprises en 1992 au « Camp de César »
ont démontré que lexploitation agricole
gallo-romaine présumée (interprétation
des fouilles de 1924) était en fait un oppidum véliocasse
du Ier siècle av. J.C., antérieur donc, ou contemporain
de la conquête romaine. Des monnaies à leffigie
dempereurs romains (Tibère, Auguste, Trajan
)
découvertes in situ ou en centre ville, témoignent
néanmoins dune occupation romaine. Les découvertes,
entre 1894 et 1952, d'une trentaine de sarcophages en pierre
ou plâtre, attestent pour leur part dune occupation
mérovingienne de Vernon.
Sa position géographique
aux confins des terres anglo-normandes, sur la route Paris-Rouen
et sur un point de passage de la Seine, en fait très
tôt une place ducale stratégique. Rollon, le
« pyratorum dux » devenu comte de Rouen en 911,
en serait le premier seigneur (vers 920). Deux siècles
plus tard (vers 1123), Henri Ier Beauclerc y fait bâtir
une « turris », c'est-à-dire probablement
un donjon quadrangulaire du type Falaise.
Dans la seconde moitié du siècle, Henri II Plantagenêt
en renforce les défenses.
Vernon, verrou oriental
de la Normandie, sera bien sûr convoité par les
rois de France. Les troupes royales en font le siège
en 1086, 1136, 1151-1154 et 1191. La dernière attaque,
menée par Philippe Auguste, la fait passer dans le
camp français. Comme dans les autres places majeures
conquises, Philippe y fait bâtir (après 1196
et avant 1204) son donjon et y restaure lenceinte urbaine.
En 1204, la place sert de base arrière lors de la prise
de Château Gaillard.
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La paix revenue,
Vernon devient une résidence fort appréciée
des rois et reines de France : Blanche de Castille, son fils
saint Louis, sa belle fille Marguerite de Provence, Louis
X et son épouse Marguerite de Bourgogne, Blanche de
Navarre, Isabeau de Bavière y résident.
Pendant la guerre
de Cent Ans, les rois Philippe VI de Valois (en 1346) et Charles
VI (en 1417) font réaliser dimportants travaux/réparations
sur les fortifications urbaines. Malgré cela, la place
tombe aux mains des Anglais le 3 février 1419. Ce nest
que le 30 août 1449 que Dunois la libèrera. Redevenue
française, Louis XI (fin XVe) puis Henri IV (fin XVIe)
y font de nombreux séjours. Louis XI, dailleurs,
dans plusieurs lettres datées de septembre 1474, mentionne
lentretien « des tours, boulvers et murailles
de Vernon ». En 1615, un projet dagrandissement
des boulevards est lancé « afin que lon ne puyse
aprocher du pont levis pour le pétarder. »
Un procès
verbal de visite, daté de 1719, décrit un château
proche de la ruine. La création, en 1752, des écuries
des Gardes Françaises va poursuivre sa destruction.
En 1777, le duc de Penthièvre cède à
la ville les « murs, remparts, tours, portes, fossées
». Cette vente scellera le sort de lenceinte urbaine.
En 1870 et 1922,
les fondations de la porte de Mantes (lune des cinq
portes daccès à la ville) seront découvertes.
En 1950, une portion de lenceinte urbaine longeant le
fleuve (près du pont) sera aussi retrouvée.
La construction dun centre culturel, en centre ville,
va permettre aux archéologues, entre 1985 et 1986,
de redécouvrir une partie du château médiéval.
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