A la fin du IIIe
siècle ou au début du IVe siècle (autre
source) les Romains, afin de faire face aux attaques germaniques
sur le littoral, font fortifier leurs côtes. En Armorique,
l'estuaire de la rivière Penfeld voit l'édification
d'un castellum où s'installent un millier d'hommes
de la légion des Maures osismiaques (Noticia Dignitatum
du IVe siècle).
Au XIe siècle,
les comtes de Léon restaurent l'enceinte antique (la
ville close s'y développera jusqu'à la fin du
XVIe siècle), y édifient une chapelle en 1064
et un donjon probablement à l'angle nord de l'enceinte.
En 1239-1240, ruinés, ils cèdent "la ville,
le château et le port" de Brest au duc de Bretagne.
A la mort du duc
Jean III en 1341, Charles de Blois (prétendant légitime)
et Jean de Montfort (du parti anglais) s'affrontent dans la
guerre de succession de Bretagne. Le roi d'Angleterre Edouard
III, en échange de son soutien, s'installe dans la
forteresse le 19 octobre 1342. Du Guesclin, bien qu'ayant
jugé celle-ci imprenable en 1373, en tente vainement
le siège cinq ans plus tard. Un second siège
(1386-1387) n'y fera rien non plus. Il faudra le versement
d'une forte indemnité, dix ans plus tard, pour que
le duc de Bretagne retrouve son bien.
Tout au long du XVe
siècle, d'importants travaux de fortification sont
entrepris afin d'adapter le château à l'usage
de l'artillerie. Les tours Madeleine (1424) et Paradis (châtelet
d'entrée construit en 1464) remplacent les tours romaines.
Un ravelin, bâti à la fin du XVe siècle
en avant du châtelet, en sécurise l'accès.
Par ailleurs, comme à Dinan,
le duc greffe sur l'enceinte une résidence fortifiée.
Aux tours Nord (milieu ou fin du XIVe siècle) et Azénor
(fin XIVe siècle) se rajoute la tour duchesse Anne
(fin XIVe ou début XVe siècle), l'ensemble étant
isolé de la ville close par une enceinte et une douve
sèche.
En 1532, le traité
d'union rattachant le duché de Bretagne à la
couronne de France est signé à Nantes.
|
En conséquence,
la défense du château est de nouveau renforcée.
Le bastion Sourdéac, construit entre 1560 et 1597,
englobe et protège le donjon des ducs afin de le mettre
à l'abri de l'artillerie. Sur le front sud-ouest, les
tours Française et de Brest remplacent les tours médiévales.
La tour Madeleine est chemisée afin de tripler l'épaisseur
de ses murs. Elle perd ses créneaux et sa toiture au
profit d'une terrasse à canons.
Ces nouvelles défenses
reçoivent leur baptême du feu lors des guerres
de Religion. De juin à novembre 1592, 5.000 à
6.000 ligueurs catholiques, appuyés par les espagnols,
assiègent le château. La garnison, commandée
par le gouverneur Rieux de Sourdéac, repousse l'assaut.
En 1631, le cardinal
Richelieu fait de Brest un port de guerre et le château
doit en être l'élément essentiel de défense.
Vauban va donc, à partir de 1683, faire du château
une citadelle. Il fait détruire les dernières
tours romaines de l'enceinte nord-est et rempare cette dernière
au moyen de terre. La tour duchesse Anne et la tour Nord sont
reliées par un nouveau bâtiment, afin de constituer
une vaste plate-forme capable de recevoir vingt canons.
De nouveaux remaniements
vont intervenir sur ce bâtiment, dans le courant du
XIXe siècle (1824 et 1837), lorsque les autorités
militaires vont vouloir réaménager le donjon
en logements.
Après les
destructions de la Seconde Guerre Mondiale (août et
septembre 1944) la restauration de l'ensemble du château
est entreprise par la Marine Nationale. C'est en 1953 que
la Préfecture Maritime de l'Atlantique s'installe au
château. Deux ans plus tard, le château accueille
les collections du Musée National de la Marine.
|