La forteresse fut
fondée au milieu du XIe par un nommé Rivallon
Vieille-Chèvre, pour le compte de l'archevêque
de Dol Junguenée. Combourg faisait alors partie intégrante
de la ligne de défense établie à l'instigation
des ducs de Bretagne pour protéger leurs états
d'éventuelles incursions normandes. Guillaume le Conquérant
(1035-1087) passa probablement à proximité du
château lorsqu'il lança son grand raid sur Dinan,
Rennes et Dol, en 1064. Rivallon, en rupture de ban avec le
duc de Bretagne Conan II, semble avoir été en
cette affaire l'auxiliaire des Normands. Il offrit l'année
suivante une terre et une église de Combourg aux moines
de Marmoutiers (Tours).
Décidément
très remuants, les seigneurs de Combourg se rebellèrent
régulièrement contre leurs suzerains. En 1164
d'abord, en 1233 ensuite, les ducs de Bretagne ou leurs alliés
durent s'emparer de la place pour les ramener à la
raison.
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Les Combourg jouèrent
un rôle important durant la Guerre de Cent Ans. Jean
de Tinténiac prit part au célèbre Combat
des Trente (1351), chanté par Froissart. Ses successeurs
guerroyèrent aux côtés des Du Guesclin,
Clisson et autres Richemont
Jean VII de Combourg mourut
avec la fleur de la chevalerie française, en 1415,
à la bataille d'Azincourt.
Après la réunion
de la Bretagne à la France, scellée par le mariage
d'Anne de Bretagne et du roi Charles VIII en 1491, la vie
à Combourg s'étira relativement paisible durant
près de trois siècles. En 1761, René-Auguste
de Chateaubriand fit l'acquisition du vieux château.
Son fils cadet, François-René, s'y forgea son
âme romantique pour le plus grand bonheur des amateurs
de littérature. Le domaine fut intégralement
pillé et dévasté à la Révolution
et restauré au milieu du XIXe siècle.
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