Brosse est mentionné
en 937, dans le cartulaire de l'abbaye de Saint-Cyprien de
Poitiers, comme le siège d'une vicomté relevant
du Poitou. Vers 950, celui-ci passe par mariage aux vicomtes
de Limoges, Géraud épousant Rotilde de Brosse.
Dès lors, les seigneurs de la région vont se
disputer la place : Guy (fils de Géraud) fera lever
le siège du château mené par les comtes
de Poitou et de Périgord. Adhémar, son fils,
y ayant délogé les hommes d'Hugues de Gargilesse
y sera assiégé par les comtes de Poitou et de
la Marche. Guy, de nouveau, fera lever le siège.
Bertrand de Brosse,
souhaitant se soustraire à l'autorité Plantagenêt
-Brosse est sous suzeraineté anglaise depuis 1154-
rend hommage à Philippe Auguste en mars 1194. Pour
le punir, Richard Cur de Lion, en mai, confisque le
château (qui lui sera rendu deux ans plus tard). Vers
1206, Brosse repasse aux mains de Philippe Auguste.
C'est sans doute
sous l'impulsion des ducs Plantagenêt, qu'est construite
durant cette période l'enceinte flanquée des
tours du front nord-ouest. Le donjon (possédant quelques
caractéristiques philippiennes) pourrait bien avoir
été achevé par Philippe Auguste pour
marquer sa nouvelle conquête.
|
Par mariage, Brosse
passe en 1328 à la famille de Chauvigny.
On doit à celle-ci, aux XIVe et XVe siècles,
l'édification des tours du front sud, la façade
d'entrée plaquée sur le châtelet d'origine
et les vastes logis centraux (aujourd'hui disparus). En 1369,
Guy de Chauvigny prête fidélité au roi
de France. En représailles, le sénéchal
de Poitou assiège, prend et démantèle
la forteresse de Brosse.
En 1502, à
la mort d'André de Chauvigny, le château est
acquis par Louise de Bourbon, dame d'Argenton. Il restera
jusqu'au début du XVIIIe siècle dans la famille
Bourbon-Montpensier.
En 1768, le dernier
vicomte de Brosse (M. de Fougiere) récupère
les tuiles, les poutres et la charpente des bâtiments,
ainsi que l'escalier à vis du donjon. Il autorise également
les habitants à s'approvisionner en pierres. Cette
« récupération » aura pour conséquence
la destruction totale des logis et l'effondrement d'une partie
du donjon (entre 1820 et 1838).
|