La forteresse occupe
un éperon calcaire au-dessus de la vallée de
l'Indre. Cet éperon a été barré
par un fossé taillé dans la roche côté
sud. Il est dominé par la haute silhouette d'une belle
tour résidence quadrangulaire datée des alentours
de l'an mil. Elle est l'une des plus anciennes de France de
ce type, plus récente que l'aula carolingienne de Doué-la-Fontaine,
contemporaine de Langeais
et sans doute un peu antérieure à Loches.
Elle culminait à l'origine à une trentaine de
mètres. Elle possède des contreforts plats qui
sont, selon Jean Mesqui, postérieurs à la construction
primitive. On y pénétrait autrefois au premier
niveau, conformément aux usages de l'époque
romane. On trouvait à l'intérieur trois niveaux
d'élévation : rez-de-chaussée aveugle
à usage de cave à provisions ; premier et second
étages résidentiels avec aula (grande salle)
et camera (appartements). Au second niveau apparaissent encore
de belles baies géminées à coussièges.
Dans le courant du XIe siècle, peut-être par
Geoffroi Martel vers 1050, fut ajouté à l'ouest
un avant-corps modifiant le système d'entrée.
Il s'agit là d'un aménagement assez fréquent
que l'on retrouve à Loches
ou Falaise.
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Cette construction
première a été enserrée au temps
d'Henri II Plantagenêt et de ses successeurs immédiats
dans une chemise avec deux tours de flanquements du côté
de l'attaque. Celle de l'angle sud-ouest est percée
d'archères et ne manque pas de points de convergence
avec certaines tours du château de Gisors
(tour du Diable par exemple), voire de Chinon.
Au XVe siècle, les constructions se multiplièrent
sur le plateau où se situait autrefois la basse-cour.
Un grand logis, dont il ne reste qu'une tourelle cylindrique
visible, fut érigé à partir de 1425.
A noter enfin l'existence
d'une motte sur le plateau vers le sud. Selon les auteurs,
il s'agissait de la forteresse primitive. Pour d'autres, elle
est la motte d'attaque qui servit à bloquer la place
lors d'un des premiers sièges.
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