Les ingénieurs
de Philippe Auguste implantèrent sur la motte existante
une enceinte en forme de losange d'une trentaine de mètres
de côté (probablement sur l'ancien tracé),
flanquée aux angles par quatre tours semi-circulaires.
Afin d'assurer la stabilité des courtines et/ou d'empêcher
l'écroulement de ces dernières sous l'effet
de la sape, de grands arcs bandés entre les tours furent
aménagés.
Le château
est pourvu de deux accès, comme dans chaque donjon
philippien. La porte donnant sur la basse-cour était
défendue par un pont mobile, une herse et un assommoir.
Le pont mobile pivotait sur un axe engagé dans des
corbeaux et retombait sur une pile placée à
distance. On accédait à cette pile par une échelle
ou une rampe. Aujourd'hui, un escalier en bois remplace ce
dispositif.
Les tours semi-circulaires,
talutées à la base et percées d'étroites
archères, sont de type philippien. Dans trois des quatre
tours, un escalier à vis, pris dans l'épaisseur
des murs, monte aux deux étages supérieurs,
dont le dernier est aujourd'hui ruiné. A chaque niveau,
une salle hexagonale, voûtée d'ogive à
six branches, est éclairée par d'étroites
archères. Trois de ces tours ont 9,50 m de diamètre
hors-uvre. Celle du nord-ouest atteint 10,20 m. A l'intérieur
de celle-ci, un escalier rampant dans l'épaisseur des
murs monte du rez-de-chaussée au premier étage
et une deuxième rampe, placée à l'extrémité
opposée de la salle, conduit à l'étage
supérieur.
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Le chemin de ronde
des courtines contourne le premier étage des tours
par un petit couloir ménagé entre la salle et
le pan coupé intérieur.
Les logis occupent
totalement le front ouest du château. Ils forment un
vaste bâtiment à deux étages coupé
par deux murs de refend organisant l'espace en trois salles
(chauffées par des cheminées). Le rez-de-chaussée,
à usage domestique, conserve quelques colonnettes sur
lesquelles s'appuyaient des arcades soutenant les poutres
du plancher du premier étage. Ce dernier, accueillant
notamment la grande salle, est éclairé par des
fenêtres à coussièges. Ces logis étaient
pourvus d'une galerie extérieure, en encorbellement,
communiquant avec une tourelle, aujourd'hui disparue.
La basse-cour a été
aussi fortifiée mais de façon plus légère.
Au contact du château, une porte à deux tours,
comprenant chacune une salle en sous-sol et rez-de-chaussée,
voûtée sur croisée d'ogives, subsiste.
Des vantaux, une herse et un assommoir en défendaient
l'accès. Plus à l'est, une tour-porte, conservée
de nos jours, fut aménagée pour les piétons.
En face du châtelet d'entrée, de l'autre côté
du fossé, existait un premier châtelet totalement
disparu aujourd'hui, mais authentifié par un plan terrier
de 1750.
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