La présence
romaine à Saint-Céré est attestée
par la découverte, lors de fouilles archéologiques,
d'armes, de monnaies, de tuiles, de sculptures datant de l'Antiquité.
Un texte du XIIIe siècle en précise peut-être
la date : " sous le règne d'Auguste (31 av. J.-C.
- 14 apr. J.-C.) les troupes romaines avaient établi
un camp au fort de Saint-Séré ".
Bien que l'histoire
de sainte Spérie révèle que le repaire
où elle naquit appartenait au VIIIe siècle à
un seigneur nommé Serenus, ce n'est que deux siècle
plus tard que le premier seigneur reconnu apparaît :
en 901, Géraud comte d'Aurillac assiége et prend
le château de son vassal Arlaldus, seigneur de Saint-Séré
(Sanctus Serenus).
Guillaume VI, comte
d'Auvergne, cède la châtellenie de Saint-Séré
à Raimon II, vicomte de Turenne, en 1178. La même
année, ce dernier confisque la terre de Saint-Séré
à Bertrand, Bernard, Giral, Hugues et Rigal, co-seigneurs
de la place. Afin d'imposer sa puissance dans le sud de la
vicomté, il fait édifier la tour sud.
Raimon VI, après
avoir rendu l'hommage au roi de France -Louis IX- en 1245
pour ses châteaux de Turenne et de Saint-Séré,
doit reconnaître en 1263 le roi d'Angleterre comme suzerain.
Bien que désormais vassal de ce dernier, le vicomte
de Turenne obtient du roi de France la validation de franchises
pour la châtellenie de Saint-Séré vers
1280-1290.
La bienveillance
des deux suzerains épargne Saint-Séré
des premiers tumultes de la guerre de Cent Ans, mais lorsque
le château échoit à Renaud IV, sire de
Pons et ennemi juré des Anglais, les choses changent.
Ainsi, de 1384 à 1390, le château est occupé
par Ramonet del Sort et Nolinbarbe (ou Nolibarba), routiers
à la solde des Anglais.
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Au départ
de ces derniers, le vicomte de Turenne, Guillaume Roger de
Beaufort, qui ne retrouvera ses pleins droits sur Saint-Séré
qu'en 1427, fait construire le second donjon (au nord du site).
En 1575 durant les
guerres de Religion, après un siège avorté
l'année précédente, les protestants s'emparent
du château qu'ils occupent jusqu'en 1586, date à
laquelle ils en seront chassés par le duc de Mayenne.
Henri de la Tour,
vicomte de Turenne et huguenot forcené, met en état
de défense ses places fortes (dont Saint-Céré)
en 1602. Aussitôt les troupes royales écrasent
la révolte. Son fils Frédéric-Maurice
continue la lutte et les troupes royales s'emparent de nouveau
du château en 1641.
Au XVIIIe et XIXe
siècle, le château ruiné change de mains
à plusieurs reprises (le roi de France en 1738, le
duc de Noailles en 1748, Guillaume Vernéjoul -adjoint
au maire- en 1806, Lafon du Verdier en 1895, ce dernier faisant
bâtir le manoir néo-médiéval sur
les bases du logis primitif) pour arriver en 1945 entre les
mains de Jean Lurçat (maître-rénovateur
de la tapisserie française). Depuis 1988, le château
est devenu l'atelier musée de cette artiste.
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