Dans un cadre verdoyant,
la forteresse occupe une éminence rocheuse surplombant
la vallée d'un petit affluent de la Thèze. Elle
surprend dès le premier abord par sa complexité
et son ampleur, que ne saurait embrasser un simple regard.
Au nord, côté de l'attaque, trône une large
barbacane en U autrefois accessible par un pont-levis à
flèches. Les courtines sont percées de belles
canonnières assurant un contrôle parfait des
alentours. Un profond fossé sec sépare ce boulevard
du reste de la place. Il était autrefois enjambé
par un second double pont-levis (charretier et piétonnier),
désormais remplacé par un pont dormant. Un moineau
attend toujours d'invisibles ennemis à fond de cuve.
Le château
dessine une grande enceinte irrégulière flanquée
de quatre tours cylindriques aux principaux angles et d'une
grosse tour carrée au milieu de la courtine ouest.
Cette dernière abritait l'entrée primitive de
la forteresse et comporte, au moins depuis le XVe siècle,
une chapelle. La tour la plus imposante, communément
désignée sous le nom de Grosse Tour, culmine
au ponant à 35 mètres. Elle arbore toujours
une jolie couronne de mâchicoulis bretons (en pyramides
renversées) et possédait sans doute un étage
au-dessus du chemin de ronde, selon une disposition très
courante à cette époque. Son diamètre
avoisine les 14 mètres et ses murailles atteignent
4 mètres d'épaisseur. Ses étages supérieurs
affichent une destination indéniablement résidentielle,
comme l'indique la présence de latrines et de fenêtres
à meneaux. Les niveaux inférieurs sont pourvus
de canonnières, réaffirmant malgré tout
son caractère essentiellement militaire. Ses parois
intérieures sont couvertes d'étonnants graffitis
dont l'origine reste encore aujourd'hui obscure. Elle communique
directement avec un logis droit adossé sur la courtine
ouest, abritant la grande salle et des appartements. Un escalier
à vis permettait de desservir les étages.
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Ce bâtiment
s'ouvre sur la haute cour dominée par la silhouette
gracile d'un donjon pentagonal, présentant un éperon
acéré du côté de l'attaque. Il
possède trois niveaux intérieurs et date du
XIIIe siècle. Ses murailles furent percées au
XVe siècle de belles fenêtres à meneau
et croisillon. Un escalier à vis ménagé
dans une tourelle externe permet d'accéder à
la terrasse. La vaste plate-forme sommitale de la tour maîtresse
est agencée pour accueillir des pièces d'artillerie
de calibre modeste. Un parapet sur mâchicoulis (reconstitution
du siècle dernier) et une guette viennent parachever
l'ensemble, portant la hauteur totale à près
de 45 mètres.
A ses pieds, sur
son flanc oriental, s'étire une basse-cour. On y aménagea
un deuxième logis au début du XVIe siècle,
complétant ainsi les capacités d'accueil de
cette étonnante demeure seigneuriale. Ce côté
possède une surprenante galerie de circulation et la
tour de l'angle nord-est (tour des Loges) a reçu une
superbe et rare voûte en limaçon. Ultime précaution
défensive, la forteresse fut dotée sur tout
son pourtour de fausses-braies constellées de canonnières
prévues pour effectuer un tir rasant, à l'exception
du front nord déjà solidement protégé
par les profonds fossés, la Grosse Tour et la barbacane.
Un souterrain creusé dans le roc sous la place relie
les fausses-braies sud aux fossés nord. La chapelle
seigneuriale accueillant les sépultures de Bérenger
et de son épouse, se dresse au pied du château.
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