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MAJ le 11/12/2024
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Château de Bonaguil, XIIIe, XVIe siècle.


Textes et photos ©

Dans un cadre verdoyant, la forteresse occupe une éminence rocheuse surplombant la vallée d'un petit affluent de la Thèze. Elle surprend dès le premier abord par sa complexité et son ampleur, que ne saurait embrasser un simple regard. Au nord, côté de l'attaque, trône une large barbacane en U autrefois accessible par un pont-levis à flèches. Les courtines sont percées de belles canonnières assurant un contrôle parfait des alentours. Un profond fossé sec sépare ce boulevard du reste de la place. Il était autrefois enjambé par un second double pont-levis (charretier et piétonnier), désormais remplacé par un pont dormant. Un moineau attend toujours d'invisibles ennemis à fond de cuve.

Le château dessine une grande enceinte irrégulière flanquée de quatre tours cylindriques aux principaux angles et d'une grosse tour carrée au milieu de la courtine ouest. Cette dernière abritait l'entrée primitive de la forteresse et comporte, au moins depuis le XVe siècle, une chapelle. La tour la plus imposante, communément désignée sous le nom de Grosse Tour, culmine au ponant à 35 mètres. Elle arbore toujours une jolie couronne de mâchicoulis bretons (en pyramides renversées) et possédait sans doute un étage au-dessus du chemin de ronde, selon une disposition très courante à cette époque. Son diamètre avoisine les 14 mètres et ses murailles atteignent 4 mètres d'épaisseur. Ses étages supérieurs affichent une destination indéniablement résidentielle, comme l'indique la présence de latrines et de fenêtres à meneaux. Les niveaux inférieurs sont pourvus de canonnières, réaffirmant malgré tout son caractère essentiellement militaire. Ses parois intérieures sont couvertes d'étonnants graffitis dont l'origine reste encore aujourd'hui obscure. Elle communique directement avec un logis droit adossé sur la courtine ouest, abritant la grande salle et des appartements. Un escalier à vis permettait de desservir les étages.

Ce bâtiment s'ouvre sur la haute cour dominée par la silhouette gracile d'un donjon pentagonal, présentant un éperon acéré du côté de l'attaque. Il possède trois niveaux intérieurs et date du XIIIe siècle. Ses murailles furent percées au XVe siècle de belles fenêtres à meneau et croisillon. Un escalier à vis ménagé dans une tourelle externe permet d'accéder à la terrasse. La vaste plate-forme sommitale de la tour maîtresse est agencée pour accueillir des pièces d'artillerie de calibre modeste. Un parapet sur mâchicoulis (reconstitution du siècle dernier) et une guette viennent parachever l'ensemble, portant la hauteur totale à près de 45 mètres.

A ses pieds, sur son flanc oriental, s'étire une basse-cour. On y aménagea un deuxième logis au début du XVIe siècle, complétant ainsi les capacités d'accueil de cette étonnante demeure seigneuriale. Ce côté possède une surprenante galerie de circulation et la tour de l'angle nord-est (tour des Loges) a reçu une superbe et rare voûte en limaçon. Ultime précaution défensive, la forteresse fut dotée sur tout son pourtour de fausses-braies constellées de canonnières prévues pour effectuer un tir rasant, à l'exception du front nord déjà solidement protégé par les profonds fossés, la Grosse Tour et la barbacane. Un souterrain creusé dans le roc sous la place relie les fausses-braies sud aux fossés nord. La chapelle seigneuriale accueillant les sépultures de Bérenger et de son épouse, se dresse au pied du château.




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