Le site est sans
doute fortifié dès l'époque celtique,
comme le laisse envisager la présence du toponyme "
dunum " (dun) désignant généralement
un camp retranché. Le castrum apparaît dans le
courant du XIe siècle. Repaire d'hérétiques,
il est assiégé vers 1160 par les troupes de
l'évêque de Périgueux. Les assaillants
parviennent à réduire la place en jetant des
charognes dans le seul puits alimentant la garnison en eau
potable.
L'actuelle forteresse est probablement bâtie vers la
fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle.
Elle joue un rôle modéré dans les querelles
locales au cours de la Guerre de Cent Ans.
Elle occupe le sommet
étroit d'une éminence naturelle vertigineuse.
On y accède grâce à une faille, agrandie
par les bâtisseurs des lieux. Le puits de la seconde
forteresse, construite après le siège des années
1160, est ménagé dans cette crevasse. Une échelle
en bois permettait de parvenir à la basse-cour. Elle
a aujourd'hui été remplacée par un étroit
escalier de pierre aux marches particulièrement abruptes.
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Des bâtiments
occupant autrefois la cour ne subsistent plus que les soubassements.
Le logis seigneurial s'élevait à proximité
du donjon, seul édifice bien conservé. Cette
construction remarquable dessine un cylindre du côté
de l'attaque et a une face plate vers la place. Elle protégeait
donc un palais seigneurial disposé en enfilade et s'apparente
ainsi partiellement aux bergfrieds alsacien. Sa base est pleine
et en partie talutée. Soigneusement appareillée,
elle possède un rez-de-chaussée avec accès
direct ménagé à une époque récente.
En revanche, on ne peut gagner les niveaux supérieurs
que par une porte percée en hauteur, dans l'esprit
des donjons romans. Une porte voûtée en arc brisé
donnait peut-être sur le chemin de ronde. Un escalier
marquant un léger virage emmène vers l'étage
noble, avec un dégagement en direction d'une galerie
percée d'archères à niche. On retrouve
une galerie similaire au quatrième niveau. Le second
étage était entièrement dévolu
à l'habitation. Bien éclairé, chauffé,
il disposait en outre de latrines. Le sommet était
probablement crénelé et couvert d'une toiture.
On ne peut totalement exclure, malgré l'absence de
traces dans les maçonneries, la présence de
hourds.
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