Une énorme
enceinte de près de 650 mètres de longueur enserre
un espace de 20 000 mètres carrés sur le rebord
d'un plateau dominant la Maine. Elle est scandée tous
les 15 mètres de grosses tours cylindiques ou hémicylindriques
d'un diamètre oscillant entre 11 et 13 mètres.
Les niveaux intérieurs sont voûtés en
ogives, avec nervures retombant sur des culots sculptés.
Les bases sont pleines et talutées. Les murailles sont
percées d'archères afin d'assurer un parfait
flanquement des courtines. Du côté nord, l'abrupt
du plateau est tel que les architectes n'ont pas jugé
nécessaire de compléter les défenses.
La place possédait
deux issues opposées conçues selon le schéma
philippien classique : une porte en tiers-point avec double
herse, assommoir et pont-levis à treuil, enserrée
entre deux grosses tours rondes. La porte des Champs fut réalisée
en tuffeau à la base et schiste à assises de
tuffeau au sommet, alors que la porte de Ville fut réalisée
en schiste avec assises de tuffeau. Les concepteurs ont indéniablement
voulu jouer sur les tons des différentes pierres, afin
de donner à l'édifice toute sa majesté
et son impression de puissance.
Mais Angers fut également
très tôt la résidence des comtes d'Anjou.
Ces derniers ne cessèrent d'embellir leur demeure du
Xe au XVe siècle. L'ancienne aula palatiale dominait
la Maine (côté nord donc). Il n'en demeure plus
aujourd'hui que le mur méridional, percé par
de magnifiques fenêtres à meneau et deux croisillons,
indiquant les origines royales du commanditaire. Une porte
romane (avec arc en plein cintre) rappelle qu'il existait
là une très belle réalisation dès
le XIIe siècle.
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La construction du
logis royal débuta sous Louis I d'Anjou (m. en 1384),
fut poursuivie par Louis II d'Anjou (m. en 1417) et fut achevée
par René d'Anjou (m. en 1480). Seuls subsistent aujourd'hui
les appartements princiers (camera) et la chapelle. On trouve
adossée à la façade orientale une galerie
sur trois niveaux. Elle constitue l'un des premiers exemples
connus de couloir dans l'architecture médiévale.
On pouvait s'y promener par mauvais temps et garder un il
sur les jardins, de plus en plus prisés à la
fin du XVe siècle. A noter les tapisseries de la Passion
et des " milles fleurs ", visibles dans l'une des
chambres du logis (XVe-XVIe siècle).
Dans un bâtiment
récent s'intégrant parfaitement à la
structure de la forteresse, est exposée la magnifique
Tenture de l'Apocalypse. Cette uvre unique fut
commandée par Louis I d'Anjou en 1373.
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