1/ Les remparts
de la cité :
L'enceinte urbaine
fut complètement modifiée à la fin du
XVe siècle ou au tout début du XVIe siècle.
Elle longe la falaise dominant de Thouet et enserre sur le
plateau un espace vaste de plusieurs hectares. Quatre de ses
six portes ont été conservées. La plus
imposante et la mieux conservée est la porte Saint-Jean,
à l'ouest de la ville. Il s'agit d'une porte à
deux ponts-levis (piétonnier et charretier), enserrée
entre deux fortes tours cylindriques très proéminentes,
au parement à bossages en demi-sphères.
2/ L'enceinte du
XIIIe siècle :
Elle constitue une
citadelle au sens strict du terme (Littré : château
fort qui commande une ville) et abrite derrière ses
murs l'ancienne chapelle castrale, aujourd'hui église
paroissiale dédiée à Notre-Dame, construite
de 1472 à 1484. Les Harcourt la pourvurent d'un collège
de chanoines à la fin du XVe siècle. Les fonds
investis par Philippe Auguste à Montreuil (voir historique)
et la facture générale de l'ensemble, permettent
de rattacher ces fortifications à la série des
grands édifices philippiens et à leurs dérivés.
Plusieurs tours circulaires à bases talutées
flanquent les courtines. Elles sont percées d'archères
souvent à étriers et sont voûtées
en ogives.
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3/ Le palais-forteresse
du XVe siècle :
C'est sous la domination
des Harcourt que fut réalisé l'essentiel des
travaux. On pénètre dans la cour par une porte
percée entre deux fins et hauts cylindres, autrefois
barrée par un pont-levis, une herse, des vantaux et
battue par un assommoir. Les logis s'articulent autour de
la haute cour et comportent des appartements (Camera), une
grande salle (aula) et un petit oratoire richement décoré
qui évitait de se rendre à la chapelle castrale
(capella) pour de courtes dévotions. Subsiste également
le bâtiment réservé aux chanoines du sire
d'Harcourt. Les façades sont percées de belles
fenêtres à meneaux. Les étages sont desservis
par une grande vis. A noter également la présence
de remarquables cuisines à foyer central, assez proches
par leur agencement de celles de l'abbaye de Fontevraud. Pour
le confort du seigneur du lieu fut aménagée
une étuve. Il ne s'agit pas là d'un cas isolé,
puisqu'à peu près à la même époque
le financier du roi Charles VII (1422-1461), Jacques Cur,
possédait des commodités identiques en son palais
de Bourges.
A noter qu'au début
du XVIe siècle un gros boulevard circulaire (barbacane)
fut ajouté devant le palais.
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