Le château
de Lassay :
L'existence d'une
forteresse à Lassay est attestée dès
le XIIe siècle. Elle appartient alors aux puissants
seigneurs de Mayenne, avant de passer à la famille
de Vendôme au siècle suivant. Elle connaît
plusieurs épisodes guerriers durant la Guerre de Cent
Ans, est réparé en 1385 et est presque ruinée
à l'issue d'un siège infructueux, en 1417. Charles
VII demande son démantèlement en 1422 afin d'éviter
qu'elle ne serve de point d'appui à l'ennemi. Jean
II de Vendôme obtient de ce même souverain l'autorisation
de la reconstruire en 1457. Le chantier ne dure qu'un an.
Cette rapidité explique l'homogénéité
de l'ensemble.
Une enceinte polygonale
est flanquée de huit grosses tours cylindriques ou
hémicylindriques. Le plan n'est pas sans rappeler celui
de la Fère-en-Tardenois (Aisne), antérieur de
250 années. Le château actuel s'inspire sans
doute d'une construction plus ancienne. L'appareil est en
granit assez soigné, très probablement extrait
sur place lors de l'édification. Les courtines ont
une épaisseur moyenne de 2,60 mètres pour une
hauteur de 7 mètres. Elle étaient autrefois
crénelées et le parapet reposait sur une série
ininterrompue de mâchicoulis sur corbeaux. Toutes les
tours sont fortement saillantes, possèdent des murailles
de 2,90 mètres à la base et de 2,60 mètres
au sommet, pour une hauteur totale de 13 mètres. Elles
dominent donc le chemin de ronde de 6 mètres. Charles-Laurent
Salch fait remarquer que cette disposition assez archaïque
oblige celui qui souhaite effectuer le tour de l'enceinte
à franchir " seize portes et traverser huit salles.
" Chaque tour possède une cave voûtée
et des étages supérieurs avec planchers. Elles
sont toutes dotées d'une couronne de mâchicoulis
et d'une toiture en ardoise. La défense s'effectuait
presque exclusivement par les sommets et les rares orifices
percés ne permettaient que de flanquer les courtines.
Au canon, Lassay opposait essentiellement la masse compacte
de ses tours.
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Un pont-levis desservant
une porte piétonnière et une porte charretière
vient se loger entre deux tours en U. C'est là que
se situait le logis seigneurial, selon une mode assez répandue
en Bretagne et notamment au Grand Gouvernement de Nantes ou
a Vitré. Devant cette porte-résidence, une barbacane
parfaitement adaptée à l'usage des armes à
feu est bâtie à la fin du XVe siècle,
palliant ainsi partiellement les carences défensives
structurelles du château. Elle est percée de
canonnières et possède un chemin de ronde.
Le château
de Bois-Thibault :
Situé à
1 km au nord de la commune, le château de Bois-Thibault
dessine dans son état actuel une grande enceinte quadrangulaire
cantonnée à trois de ses angles par des tours
cylindriques. Un donjon carré occupe l'angle sud-est.
Détruit durant la Guerre de Cent Ans, il est entièrement
reconstruit dans la seconde moitié du XVe siècle.
Abandonné en 1830, il sombra dans l'oubli jusqu'à
ce que la mairie en fasse l'acquisition et qu'une association
de bénévole se charge de sa restauration.
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