Il semble que la
forteresse soit fondée à la fin du XIe siècle
par les sires de Bourbon. Il s'agit sans doute à l'origine
d'un simple castrum de terre et de bois. Par sa position éminemment
stratégique, il contrôle l'axe de communication
entre Montluçon et Clermont, aux confins des possessions
des Bourbon et de la zone d'influence des évêques
de Clermont.
La place joue un
rôle important dans la lutte menée par Philippe
Auguste contre les comtes d'Auvergne au commencement du XIIIe
siècle. C'est peut-être dès cette époque
qu'est lancée la refonte complète du site, même
s'il est impossible d'en attribuer directement la paternité
aux architectes de Philippe. Il est en revanche probable que
le maître d'uvre à la solde du comte de
Bourbon se soit inspiré de modèles royaux contemporains.
Le lignage des Blot
s'éteint au milieu du XIVe siècle. En 1350,
son unique héritière, Catherine de Blot, l'apporte
par mariage à la famille des Chouvigny. De nombreux
travaux sont entrepris jusqu'au XVe siècle inclus.
Il demeure aux mains des Chouvigny-Blot jusqu'en 1748. Il
passe alors à François-Charles de Champs, membre
d'une autre branche de la famille. Selon la description de
Saleberry, un voyageur du XVIIIe siècle de passage
sur le site quelques années avant la publication de
son récit de voyage (en 1801), " le château
[possède] ses toitures, ses mobiliers et ses vitraux
du XIIIème siècle. En revanche, son enceinte
est en ruine depuis bien plus longtemps, ce qui nous fait
penser que le château avait perdu sa valeur première
et qu'il se retrouva ainsi signalé comme ruiné
sur la carte de Cassini " (Nathalie Monio). Il sert notamment
de carrière de pierres et l'ultime héritière
tente vainement d'offrir le château à l'Etat
au commencement du XXe siècle. Il est totalement laissé
à l'abandon jusqu'en 1964 et sa redécouverte
par de jeunes passionnés de la région. Son animation
et sa restauration sont aujourd'hui assurés par l'association
Château-Rocher.
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Description :
Le château
occupe un éperon granitique dominant un méandre
de la Sioule. Une enceinte basse très arasée
le protégeait au sud et à l'est. Elle formait
certainement un boulevard d'artillerie. Un pont dormant remplace
l'ancien pont-levis. Il enjambe un fossé sec taillé
dans la roche et emmène au pied du corps de logis du
XVe siècle planté au sud. Seule sa muraille
orientale est préservée de manière significative.
Elle était percée de plusieurs fenêtres
à la place desquelles ne subsistent plus que des trous
béants. Il ne demeure plus rien des bâtiments
qui se trouvaient derrière. L'entrée au site
s'effectuait à l'est, dans un petit ouvrage avancé
qui a été détruit, puis restitué
à une époque récente. Un couloir emmène
vers l'intérieur. Au sud s'élevait le logis
XVe. Une haute cour très restreinte se trouve à
l'ouest. Elle est pavée en galets de la Sioule voisine
et son sol est creusé de telle manière que les
eaux de pluie puissent s'évacuer. Il est bon de noter
que la forteresse ne possédait pas de puits et que
son alimentation reposait très certainement sur des
citernes, non localisées à notre connaissance.
Derrière cette cour s'étirent les logis, largement
ruinés, mais qui conservent quelques belles pièces,
telle la cuisine avec sa cheminée monumentale.
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