Cest le «
Marca Hispanica » (publié en 1682) qui nous informe
de la première fortification de Collioure. Dans cet
ouvrage, nous apprenons que Wamba, roi wisigoth dEspagne,
sempare du château en 673. Deux siècles
plus tard (981), Lothaire, roi des Francs, ordonne à
Guiffred, comte du Roussillon, de fortifier de nouveau la
place.
En 1207, Pierre II,
comte de Barcelone et roi dAragon autorise les chevaliers
du Temple à bâtir un domus entre le castellum
royal et le port.
En 1276, Jacques
II hérite du comté du Roussillon (dont Collioure)
ainsi que dautres terres espagnoles. Son frère,
Pierre III, en désaccord avec cet héritage (lui
na récupéré que lAragon,
la Catalogne et Valence) attaque sans succès la place
en 1285. Son successeur, Pierre IV, entre en Roussillon mi
mai 1344 et sempare enfin de Collioure le 26 juin. Il
renforce la défense du front nord par lédification
dune enceinte et dun fossé. Celle-ci est
bâtie sur lancien domus des Templiers dont seule
la grande salle est conservée (aujourdhui dénommée
la chapelle). Sur le front sud, il consolide les fondations
de la salle de la reine et la dote de voûtes. Lensemble
de ces travaux est achevé en juillet 1347 (date dun
ordre de paiement de fin de travaux).
|
Au début du
XVIe siècle (entre 1503 et 1510), Ferdinand II le Catholique
crée la place darmes quil entoure dune
enceinte à louest et au nord. A la pointe du
promontoire, un bastion, surveillant le port, est bâti.
Philippe II (fils de Charles Quint) fait édifier les
bastions nord et sud et sans doute lenceinte parallèle
au port.
Bien que fortifiée, la place tombe rapidement aux mains
des français en avril 1642. Le capitaine de Saint Hillaire
fait renforcer une nouvelle fois les défenses (demi-lune
triangulaire, fossé et glacis à louest
et bastion et porte au nord) malgré la désapprobation
de Vauban qui préfère Port-Vendres à
Collioure (rapport de 1674).
Pendant la Révolution,
la guerre franco-espagnole reprend de plus belle. La place
capitule en décembre 1793, sous les coups de canons
espagnols. Six mois plus tard, de violents combats permettent
aux français de reprendre celle-ci. Vers 1820, le château
est « remis en état » mais une grande partie
disparaît car « inutile » ! En 1922, Collioure
est rayé du tableau des places de guerre françaises.
|