La forteresse est
fondée entre 1262 et 1265 par le comte Rodolphe de
Habsbourg, haut seigneur originaire de la région d'Argovie
(Suisse), en Souabe. Pourvu de multiples possessions en Alsace
et dans le Brisgau (région de Freiboug, Allemagne),
il entreprend d'édifier une série de forteresses
sur ses terres durant la longue période d'instabilité
qui suit la mort de l'empereur Frédéric II de
Hohenstaufen (1250), qualifiée de Grand Interrègne
par les historiens allemands (1250-1273). Le fils et héritier
de Rodolphe, Albert de Habsbourg, entre en lutte ouverte contre
l'empereur Adolphe de Nassau et ce dernier attaque Ortenbourg
en 1293. A cette occasion est bâti le Ramstein, destiné
à servir de point d'appui et de retrait aux assiégeants.
L'Ortenbourg est alors dévasté une première
fois. Il est reconstruit par Albert de Habsbourg, devenu empereur
à son tour, après 1298.
En quête de
subsides pour soutenir leurs ambitions politiques, les Habsbourg
vendent vers 1314 le château au banquier Henri de Mullenheim.
Comme le Haut-Koenigsbourg voisin, la place sert de refuge
à des bandes de pillards au milieu du XVe siècle.
Elle entre dans l'orbite bourguignonne en 1470, est de nouveau
assiégée et partiellement détruite en
1474 par les Strasbourgeois et restaurée au XVIe siècle.
Ce sont les Suédois qui lui portent le coup de grâce
durant la Guerre de Trente Ans, en 1632.
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La silhouette de
l'Ortenbourg se reconnaît aisément et ressemble
à s'y méprendre à un vaisseau de pierre.
La forteresse, juchée sur une crête rocheuse,
est protégée du côté de l'attaque
par un profond fossé sec taillé dans la roche.
Une chemise percée d'archères à niches
sur trois niveaux enserre une fine tour maîtresse (bergfried)
et fait office de mur-bouclier. L'ensemble était hourdé,
comme l'atteste la présence de trous de boulins. Derrière
le bergfried s'ouvrait un logis de dimensions modestes appelé
" Le Palais ". Il était le lieu de résidence
seigneurial, comme en témoigne la belle rangée
de baies visibles au niveau du premier étage. Au sud
et à l'est enfin, s'ouvrent une basse-cour. Elle abritait
autrefois les communs et bâtiments annexes.
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