Une tour à
latrines, quadrangulaire et de plus petite dimension, est
directement accolée au flanc nord de cette première
tour-maîtresse et se trouve reliée au logis par
deux portes percées dans son mur ouest, une à
chaque niveau. Les ruptures observées au niveau des
chaînes d'angles montrent que cette construction n'est
pas solidaire et sans doute pas contemporaine de la tour primitive.
Au premier niveau, des latrines sont aménagées
contre le mur intérieur nord. Le mur oriental était
pour sa part percé d'une archère qui fut remblayée.
Le deuxième niveau, séparé du premier
par une série de corbeaux en quart de cercle qui situe
l'implantation des solives comporte lui aussi une archère,
de même type que la précédente, sur son
mur est : il s'agit d'une archère simple (l'ébrasement
occupe toute l'épaisseur du mur dans lequel l'archère
est aménagée) à allège (la fente
ne commence pas au niveau du sol). A l'extérieur du
mur nord, au deuxième niveau, trois consoles sont en
saillie.
La deuxième
tour-maîtresse également élevée
en petit appareil de moellons, est datée de la fin
du XIIIe siècle. De plan carré, elle est divisée
en quatre niveaux, le premier étant totalement aveugle.
L'entrée se fait au second niveau, au moyen du grand
degré, par une porte couverte d'un linteau armorié
sur coussinets. Deux fenêtres à croisée
éclairent cet étage doté d'une cheminée.
L'enduit peint des murs ainsi que la décoration de
la cheminée renvoient sans doute à la réfection
opérée au XIXe. Un escalier en bois, également
dû aux restaurations, mène au troisième
niveau, également planchéié, mais seulement
percé d'une baie simple, couverte par un arc plein-cintre.
L'accès à la terrasse (quatrième niveau)
s'effectue par une sorte de tourelle d'escalier non saillante
sur l'extérieur mais qui empiète légèrement
sur le volume intérieur de la pièce. A découvrir,
du haut de ce dernier étage, une vue imprenable sur
la campagne environnante, sur le château (que l'on domine),
et, malheureusement sur la guette néo-médiévale
abritant l'escalier.
De grande dimension,
le logis daté de la fin du XIVe siècle fait
le lien entre les deux tours-maîtresses (ici aussi,
les césures observées à la rencontre
des murs du logis avec ceux des autres bâtiments traduit
le décalage chronologique de la construction). Aménagé
sur deux niveaux, il est aussi subdivisé dans sa longueur
par un mur de refend orienté nord/sud qui distingue
une partie ouest (spacieuse) d'une partie est, accolée
à la tour primitive, et plus étroite.
On accède
à la partie ouest (accolée à la tour
maîtresse du XIIIe) par une porte percée dans
le mur sud, sur la droite du grand degré, et dont le
couvrement est assuré par un linteau droit décoré
d'un tore (tout comme les piédroits). Deux autres accès
sont pratiqués : un dans l'axe du premier mais sur
le mur opposé (nord), et un deuxième percé
dans le mur ouest, accolé au flanc de la tour.
Trois baies à
coussièges éclairent ce premier niveau. L'une
couverte par un arc brisé, percée sur le mur
sud, à côté de l'entrée, donne
sur le grand degré : elle comporte deux rangs successifs
de claveaux, taillés dans des types de pierre différents,
le rang extérieur (formant l'intrados de l'arc) étant,
en plus, orné d'une moulure simple. Les deux autres
fenêtres sont percées dans le mur opposé
(nord) : plus étroites, elles sont hautes et fragmentées
en deux compartiments (superposés) par une traverse.
La cheminée du premier niveau est située entre
ces deux baies : il ne reste que les piédroits du manteau
et une partie du conduit d'évacuation. Deux niches
rectangulaires, disposées de part et d'autre, lui sont
associées.
Une corniche file
sur la face interne des murs nord et sud du logis, juste au
dessus des arcs de couvrement des fenêtres, ce qui permet
de situer le niveau d'implantation du plancher (sur le mur
ouest, une série de trous dans la maçonnerie
implantés de manière rectiligne sont peut être
à mettre en relation avec ce système d'ancrage).
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L'aménagement
d'un grand degré en façade pour permettre l'accès
au deuxième niveau permet d'interpréter cette
partie ouest comme étant la grande salle du château
(l'aula), qui serait, selon Jean Mesqui, organisée
sur les deux étages (noter cependant l'absence d'aménagements
internes permettant la communication entre ces deux niveaux).
Cette seconde pièce est éclairée par
quatre fenêtres : une première percée
dans le mur sud, haute, à faible ébrasement
et fractionnée par une traverse. Une deuxième
aménagée dans le mur ouest (accolée au
flanc de la tour-maîtresse XIIIe), surmontée
d'un linteau trilobé mais non ajouré. Les deux
dernières fenêtres sont situées sur le
mur nord, dans l'axe de celles du premier niveau. Elles sont
décorées dans leur partie supérieure
par un remplage gothique (désormais comblé par
des pierres et du mortier) qui traduit une certaine ostentation
que l'on ne retrouve pas dans les autres pièces. Elles
ont un ébrasement assez large et sont, elles aussi,
munies de coussièges. La cheminée est installée,
cette fois, contre le mur sud et est flanquée de deux
niches rectangulaires, ici aussi soulignées par une
corniche.
La partie ouest du
logis communique sur deux niveaux, avec la partie orientale.
Pour ce faire, le mur de refend est percé, vers sa
jonction avec le mur nord, de deux portes couvertes par un
linteau simple. A noter, au deuxième étage,
l'aménagement au niveau de cette jonction d'une tourelle
d'escalier assise sur un contrefort. Etant donné son
emplacement (au deuxième niveau et sans communication
avec le rez-de-chaussée), cette tourelle desservait
essentiellement le couronnement du logis.
Ce second espace
du logis est donc composé de deux pièces, indépendantes
l'une de l'autre mais communiquant avec la partie voisine
à leur niveau respectif. On distingue sur la face est
du mur de refend une série de corbeaux, pendants de
ceux implantés sur la tour maîtresse originelle.
Les deux pièces superposées de cette partie
du logis ont un plan grossièrement pentagonal. Le mur
oriental forme un angle obtus puisqu'il est composé
de deux pans : l'un appartenant au logis et l'autre à
la tour maîtresse. Le premier niveau est percé,
au nord et au sud, par deux baies hautes fractionnées
par une traverse (le même type que dans l'autre partie
du logis) ; outre la porte aménagée dans le
mur de refend, on trouve deux autres ouvertures : une donnant
sur le donjon XIIe et une seconde desservant la tour à
latrines accolée au mur est du logis et au flanc nord
du donjon.
Au deuxième
niveau, portes et fenêtres sont implantées à
l'aplomb de celles du rez-de-chaussée, desservant donc
selon une même organisation les différentes pièces
attenantes.
Deux cheminées,
une pour chaque niveau, sont implantées contre le mur
de refend : la première, au rez-de-chaussée,
est toujours visible, et l'on devine l'emprise de la seconde
grâce aux traces, notamment de son manteau, qu'elle
a laissées. Il est intéressant de noter au passage
la superposition des conduits en raison de l'étagement
des deux cheminées : l'un (au rez-de-chaussée)
est pris dans l'épaisseur du mur, l'autre (étage)
venait s'appuyer contre. On retrouve encore, pour la cheminée
de l'étage, les deux niches contiguës.
Dans la basse-cour
située au sud-ouest de l'ensemble tour maîtresse
- logis, les ducs de Bourgogne firent aménager, dans
la seconde moitié du XIIIe, un second logis, flanqué
de deux tours semi-circulaires percées d'archères
à étrier. L'édifice fut remanié
sous Philippe le Hardi (1336 - 1404).
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