Du château
construit par Philippe Auguste ne demeure plus aujourd'hui
que le front sud-ouest. Quatre belles tours cylindriques d'un
diamètre de 9 mètres, dont deux formant châtelet,
rythment les vestiges d'une courtine. Elles sont percées
de plusieurs fines et longues archères. Certaines sont
des restitutions postérieures à la Première
Guerre Mondiale. On perça également au XVe siècle
des canonnières rondes, surmontées d'un orifice
cruciforme destiné à la visée et à
l'évacuation des gaz. Les bases de ces tours sont talutées,
pleines et marquent un léger ressaut. Elles possédaient
deux niveaux intérieurs avec voûtes d'ogives.
L'ensemble est construit en petit appareil régulier
proprement taillé.
L'entrée est
donc sertie, selon le schéma philippien, entre deux
tours circulaires. Elle était défendue par un
assommoir et barrée par un couple herse-vantaux. Ce
dispositif, caractéristique du début du XIIIe
siècle, se retrouve notamment au château de Dourdan
(Essonne), également bâti par Philippe Auguste.
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Des fouilles ont
permis de déterminer l'assiette primitive du château.
Il s'agissait d'un hexagone cantonné à chaque
angle d'une tour ronde et dominé par un donjon. Ce
dernier fut commandé par le roi pour la somme de 2000
Livres. Il devait avoir la structure classique de ces grandes
tours philippiennes dont le roi parsema son domaine (Chinon,
Gisors, Villeneuve-sur-Yonne, Vernon, Verneuil-sur-Avre, Lillebonne,
Rouen
). Il consacra en outre 80 livres à l'entretien
du site et plus de 1900 livres à l'édification
de murs et tours, le creusement de fossés et l'installation
d'un pont mobile. Il existait probablement un hourdage aux
sommets des maçonneries, selon l'usage courant de ce
temps.
La place a subi de
nombreuses adaptations durant les siècles suivants,
tout particulièrement aux XVIe et XVIIe siècles.
Mais les bombardements de 14-18 ont fait disparaître
une large partie de ces aménagements et dévasté
la forteresse médiévale.
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