Des fouilles archéologiques
menées sur la colline de Loudun ont révélé
une présence humaine depuis le paléolithique.
Le site fut occupé sans discontinuité jusqu'à
la fin du Moyen Age. Les Celtes y établirent vraisemblablement
un lieu de culte dédié au dieu Lug et un solide
oppidum, comme l'atteste le toponyme " Dun " désignant
systématiquement un retranchement fortifié.
Lugdunum fut renforcé par les Romains sans doute après
les premiers raids germaniques du dernier quart du IIIe siècle,
avant d'être définitivement emporté dans
la tourmente des invasions barbares. Un atelier monétaire
survécut cependant à l'époque mérovingienne,
frappant des pièces aux noms d'éminents personnages
locaux dont seuls nous restent les patronymes : Sigismond,
Seudulf, Bonicius.
Grand bâtisseur
devant l'éternel, le comte d'Anjou Foulques III Nerra
(987-1040) y fit dresser une première tour après
1028, pour protéger ses états d'éventuelles
incursions des comtes de Poitou. Elle fut détruite
à une date indéterminée et probablement
reconstruite à la charnière des XIe-XIIe siècles
par son petit-fils Foulques IV le Réchin (mort en 1108).
.
|
Loudun faisait partie
intégrante de l'immense empire Plantagenêt, jusqu'à
sa prise par le roi de France Philippe Auguste en 1206. Le
Capétien ceintura la ville d'une nouvelle muraille
et renforça considérablement le château.
Il y bâtit notamment l'une de ces grosses tours maîtresses
qui marquaient généralement son empreinte sur
une cité ou une citadelle (Gisors -Tour du Prisonnier-,
Falaise -Tour Talbot-, Villeneuve-sur-Yonne, Chinon -Tour
du Coudray-, Verneuil-sur-Avre - Tour grise -, Lillebonne,
Montlhéry, Rouen -Le Donjon-, Issoudun -Tour Blanche-,
Vernon -Tour des Archives- et Dourdan). Seules subsistent
les fondations de cet édifice remises à jour
en 1946. Nous savons qu'un maître Eude fut mandaté
par Philippe Auguste à Loudun afin d'y réaliser
un hourd, une tournelle et la couverture de trois autres tours.
Siège de baillage
avant 1218, Loudun connut de nombreux pillages durant les
Guerres de Religions. La place servit de gage aux Protestants
lors de la conclusion de l'Edit de Nantes (1598). Un gouverneur
adepte de la religion réformée commanda même
la forteresse de 1589 à 1619. Mais Louis XIII ordonna
le démantèlement des remparts par lettres patentes
datant de l'année 1622. La tour philippienne subit
le même sort en 1633. Seule fut conservée intacte
la Tour Carrée.
|