Historique :
A son retour de croisade,
en 1179, Aimery Bruni (" Brun ") construit un château
au lieu-dit Trados. Les Brun, devenus Montbrun en 1366, en
resteront les propriétaires jusqu'en 1516. Différentes
branches de ce lignage s'y succèderont à partir
d'Aimeric en 1217, de Gui en 1327, de Pierre en 1366, d'un
second Pierre en 1427 et d'Isabelle en 1516.
Au début de
la guerre de Cent Ans, la forteresse est occupée par
les Anglais. Arnould d'Audrehem, lieutenant du roi de France,
s'empare de la place à la fin de l'année 1352
ou au début de l'année 1353. Elle est cependant
reprise derechef et incendiée par les Anglais au début
du XVe siècle. Pierre de Montbrun, évêque
de Limoges, bâtit en 1438 le château que nous
connaissons aujourd'hui. Cette date est cependant contestée
et certains historiens avancent d'autres périodes :
à partir de 1426, après 1427 et entre 1433 et
1438.
En 1516, Isabelle
de Montbrun, ultime héritière de la famille,
épouse Ponthus d'Estuer et lui apporte en dot le château
et la baronnie.
Durant les guerres
de Religions (1562-1598), Montbrun est attaqué par
les protestants qui l'incendient (1562). En décembre
1598, François de Lambertie acquiert de Louis Stuer
de Caussade la baronnie, les terres et la seigneurie de Montbrun
avec ses droits.
A la Révolution Française, le château
est pillé et dévasté. En 1871, il fait
l'objet d'une ambitieuse réhabilitation mais connaît
de nouveau les affres du feu en 1917. En 1964, le donjon roman
est restauré. Le reste de la forteresse le sera en
1966.
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Description :
Le château
de Montbrun, situé à quelques kilomètres
de la commune de Dournazac, se découvre au détour
d'un virage, dans un magnifique écrin de verdure. Posé
au bord d'un étang, cette construction remarquable
ne manque pas de grandeur et impose d'emblée le respect.
Une enceinte quadrangulaire
de 40 m de côté est cantonnée de quatre
grosses tours cylindriques de diamètres différents,
enserrant une tour maîtresse carrée. Les murailles
sont équipées pour la défense par armes
à feu : archères-canonnières et canonnières
à la française en témoignent.
Une courtine flanquée
de tours carrées aux angles protégeait autrefois
le château. Seule la tour sud-ouest a été
conservée et sa base enfermée dans l'une des
tours circulaires. Appelée " le Grand Jacques
", elle passe donc pour être l'ancien donjon.
Toutefois, compte tenu de sa minceur, il se pourrait qu'elle
ne soit que l'une
des tours aristocratiques du site, l'ancien donjon trônant
sur le haut de la
motte castrale. Elle est haute d'environ 40 m, mesure 6,20
m de côté. Ses angles sont renforcés par
des contreforts plats se terminant par une double arcature
aveugle comme au Château-Chervix
voisin. Elle possède huit étages. L'un d'eux
est éclairé au sud par une jolie baie géminée.
Seuls les niveaux supérieurs sont voûtés
en pierre. Près du sommet, de grandes consoles suggèrent
la présence passée de mâchicoulis. Le
crénelage autour de la terrasse sommitale a été
refait dans l'esprit des restaurations du XIXe siècle.
A proximité
immédiate de la forteresse se trouve une motte tronconique
sur laquelle s'élevait, entre le Xe siècle et
le XIIe siècle, le premier donjon. La forteresse actuelle
se dresse dans ce qui fut sa basse-cour. Il demeure au nord
et à l'est des morceaux de l'ancienne enceinte.
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