La sobriété
des bâtiments conventuels est héritée
de la rigueur mauriste. Ils forment un grand rectangle autour
d'un cloître XVIIIe, répondant aux goûts
austères de l'ordre réformateur. On trouve derrière
les murs, outre le grand escalier d'honneur avec sa grille
en fer forgé, le réfectoire (boiseries et peintures
XVIIIe), la salle du chapitre (peintures XVIIIe). Les anciens
dortoirs et les autres pièces conventuelles ont été
colonisés par les services administratifs de la ville.
La grande abbatiale
possède une façade élevée, encadrée
par deux clochers aux silhouettes fines et élancées
culminant à 80 m et 82 m. La sobriété
des mauristes semble y avoir été précédée
par la rigueur des architectes de l'âge roman. Elle
n'est percée que de quelques baies en plein cintre
et trois portails, est étayée par de robustes
contreforts. La décoration y est inexistante, la symétrie
presque parfaite. De l'autre côté, le chevet
gothique est un mélange de légèreté
et de robustesse, surmonté par la puissante tour polygonale.
On décèle partiellement les portions restituées
par l'architecte mauriste, tout en restant stupéfait
par le parti choisi de respecter la structure gothique sans
l'altérer. Les clochetons donnent une impression aérienne.
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Nous trouvons un
peu plus loin la salle des moines. Plus Le portail poussé,
le regard est aspiré dans la profonde nef à
trois niveaux d'élévation (grandes arcades,
tribunes, claire-voie) deux collatéraux et huit travées.
Cette nef est couverte de l'une des plus anciennes voûtes
sur croisée d'ogives connues (début XIIe siècle).
Le chur gothique est également l'un des premiers
du genre, avec son large déambulatoire, ses piliers
à chapiteaux circulaires. Au centre de ce chur
est visible la dalle funéraire de Guillaume portant
l'inscription suivante : " Ici repose l'invincible Guillaume
le Conquérant, duc de Normandie et roi d'Angleterre,
fondateur de cette maison, qui mourut l'an 1087. "
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