Le château
est mentionné pour la première fois en 1068
et appartenait alors à Maingot de Surgères.
L'église fut fondée au siècle suivant
par Hugues de Surgères et Geoffroi de Vendôme,
peut-être sur l'emplacement d'un sanctuaire plus ancien.
La place joua un rôle important dans la lutte que se
menèrent Français et Anglais dans la région
pendant la Guerre de Cent Ans. Les sires de Surgères
étaient généralement plutôt favorables
aux Anglais. Parmi les figures qui animèrent ce temps,
une femme : Jeanne de Surgères (ou de Soubise). Dotée
d'un caractère bien trempé, elle épousa
successivement Louis de Parthenay, sire de Soubise, puis Aymar
de Clermont. Elle n'hésita guère à avoir
recours aux armes pour faire valoir ses opinions et son droit.
C'est finalement Du Guesclin qui eut le dernier mot en 1372
et qui fit rentrer la place dans le giron du trône de
France. Louis XI la fit démanteler en 1472 et son fils
Charles VIII donna l'autorisation de la reconstruire une vingtaine
d'années plus tard.
|
Hélène
de Surgères et Ronsard :
Ronsard vieillissant,
s'éprit de la belle et jeune Hélène de
Surgères. Le géronte lui dédia ses Sonnets
pour Hélène, espérant par là séduire
la demoiselle. Voici l'un d'entre eux, mélange de cruauté
et de louange, soulignant le caractère éphémère
des charmes féminins :
Quand vous serez
bien vieille, au soir, à la chandelle
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers en vous émerveillant :
" Ronsard me célébrait du temps que j'étais
belle ".
Lors, vous n'aurez
servante, oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous
la terre et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon
amour et votre fier dédain
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain ;
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.
Le poète compléta sa
pensée en cette Ode particulièrement fameuse
et explicite :
Mignonne, allons
voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! Voyez comme
un peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las ! Las ! ses beautés laissé choir !
O vraiment marâtre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous
me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
|