Historique :
Il y eut peut-être
un évêque à Nantes dès le IVe siècle.
L'histoire du sanctuaire se confond avec celle de la cité.
En 843, les Vikings attaquèrent la ville et pénétrèrent
dans la cathédrale alors que l'évêque
Gunhard célébrait la messe. Selon la légende,
le prélat ne paniqua pas et poursuivit son office en
prononça cette phrase de la liturgie : " Sursum
corda " (Hauts les curs). Il fut aussitôt
massacré, mais son attitude courageuse devint rapidement
un symbole de la résistance face aux pillards.
Les évêques
se partagèrent longtemps le pouvoir sur la ville et
la région avec les comtes de Nantes. La construction
du château
neuf en 1207 par Gui de Thouars, sur des terres appartenant
à l'Eglise, déclencha une âpre querelle
juridique. Le 14 avril 1424 fut posée la première
pierre de l'édifice actuel, sous la baguette de Guillaume
de Dammartin, issu d'une longue lignée d'architectes
très appréciée par le roi Charles V et
ses frères à la fin du XIVe siècle (le
Louvre, Mehun-sur-Yèvre,
Saumur... )
La nef à deux collatéraux ne fut achevée
qu'en 1577 et le transept sud en 1650. Devenue écurie
à la Révolution, les travaux n'y reprirent qu'en
1840 pour s'achever 51 ans plus tard. La dédicace finale
se déroula le 25 décembre 1891. Endommagée
par les bombardements de 1944, l'édifice fut la proie
des flammes le 28 janvier 1972 et depuis heureusement restaurée.
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Description :
Deux tours massives
élevées de 63 mètres encadrent trois
portails richement décorés, surmontés
d'une grande baie flamboyante en ogive. Le vaisseau intérieur
s'allonge sur 103 mètres, avec des hauteurs sous voûtes
atteignant 37,50 mètres. Derrière le narthex
situé sous la tribune d'orgues, s'étire une
nef à cinq travées et deux collatéraux
de belle largeur. Elle emmène vers un transept aux
bras assez peu prononcés. Le chur de 30 mètres
de long comprend cinq chapelles rayonnantes. A noter la présence
de nombreux tableaux et uvres d'arts essentiellement
religieux, d'époques et de styles très divers.
Tombeau de François
II et de Marguerite de Foix :
Au sud se trouve
le tombeau de François II et de Marguerite de Foix,
sa seconde épouse, commandé par leur fille Anne
de Bretagne au sculpteur Michel Colombe. Il était à
l'origine placé dans la chapelle des Carmes, dans la
même ville. Il fut exécuté entre 1502
et 1507. Les deux gisants en marbre blanc sont étendus
sur une dalle de marbre noir. Leurs têtes reposent sur
des coussins portés par des anges, symbole de l'accueil
qui leur est réservé au paradis. Aux pieds respectifs
du duc et de la duchesse se tiennent un lion (la force) et
un lévrier (la fidélité) serrant entre
leurs pattes, l'un un écu d'hermine, l'autre un blason
parti d'hermine et des armes du comté de Foix. Aux
angles de la dalle se dressent debout quatre grandes statues
féminines, représentant la justice, la puissance,
la tempérance et la prudence (vertus cardinales). Des
petites statues installées dans des niches figurent
des saints (Louis, Charlemagne, Marguerite, François
d'Assise) et les apôtres. Seize pleurants sanglotent
pour l'éternité sur l'âme des disparus.
Le tombeau échappa miraculeusement à la tourmente
révolutionnaire, sauvé grâce à
l'abnégation de quelques Nantais courageux. Le cénotaphe
de Lamoricière lui répond dans le croisillon
nord.
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