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MAJ le 04/04/2024
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Abbaye de Fontevraud, XIIe, XIXe siècles.


Textes et photos ©

Fondation :
  • En 1101 par Robert d'Arbrissel
Sous le règne de :
  • Philippe Ier (1060-1108)
Grandes dates :
  • 1115 : Pétronille de Chemillé première abbesse.
  • 1189 : Henri II Plantagenêt inhumé à Fontevraud.
  • 1199 : Richard Cœur de Lion inhumé à Fontevraud.
  • 1204 : Inhumation d'Aliénor d'Aquitaine à Fontevraud. L'abbaye aux mains de Philippe Auguste.
  • 1562 : L'abbaye saccagée par les huguenots.
  • 1637 : Abbatiat de Jeanne-Baptiste de Bourbon, fille légitimée de Henri IV.
  • 1792 : Dissolution de l'ordre et abandon des lieux.
  • 1804 : Création de la prison de Fontevraud.
  • 1963 : Fin de la période carcérale.
Principal intérêt :
  • Chef-d'œuvre de l'art roman, l'église abbatiale abrite également quatre gisants remarquables, dont ceux d'Aliénor d'Aquitaine et de Richard Cœur de Lion. Les travaux importants réalisés depuis de nombreuses années ont mis en valeur la beauté austère des bâtiments conventuels, les incroyables cuisines et le cloître, ce dernier étant autrefois cantonné à un simple rôle de cour de promenade à l'âge carcéral. Les jardins recouvrent progressivement leur générosité d'antan. Incontournable !
Statut :
  • Classé Monument Historique en 1840. Propriété de l'Etat, du département et de la commune.
Bibliographie :
  • Pas de référence pour le moment.

C'est en 1101 que Robert d'Arbrissel, ermite d'origine bretonne, choisit de quitter sa retraite d'une forêt du Maine avec quelques disciples, pour s'installer au lieu appelé Fontevraud. Il bénéficie du soutien du pape Urbain II dans la mission de prêcheur qu'il s'est assignée. La communauté fondée par Robert présente la particularité d'être mixte, même si les moines et les nonnes sont séparés de facto. La direction de l'établissement est par ailleurs très tôt confié à une femme. La première abbesse est Pétronille de Chemillé, dès 1115. Robert d'Arbrissel meurt pour sa part en 1117.

Bien vite le monastère croît en renommée et en proportion. Il s'attire la bienveillance de la puissante dynastie anglo-angevine. Henri II Plantagenêt décide de s'y faire inhumé en 1189, bientôt rejoint par son fils Richard et par son épouse, Aliénor d'Aquitaine, en 1204. Avec le retour de l'Anjou et de la Touraine dans le giron capétien (1204-1205), la nouvelle et éphémère nécropole des Plantagenêts ne perd pas son rôle de premier plan et continue à bénéficier des largesses princières et royales. Elle devient au fil des siècles un lieu de retraite pour la haute aristocratie. Les abbesses sont généralement issues de prestigieux lignages et cinq descendent même directement de la dynastie des Bourbons. Jeanne-Baptiste de Bourbon (1637-1670) est ainsi la fille légitimée d'Henri IV et de Charlotte des Essarts. La communauté demeure mixte, même s'il sied parfois mal aux hommes d'être dirigés par une femme.

Fontevraud ne se trouve pas à l'abri des conflits et des tourmentes de l'Histoire. Après le saccage du monastère par les huguenots en 1562, la communauté est dissoute en 1792. Mais les bâtiments échappent à la destruction grâce à une singulière destinée. A l'époque ou Cluny, Saint-Wandrille ou Jumièges sont partiellement ou pratiquement intégralement détruites, Fontevraud est transformée en centrale pénitentiaire, comme le Mont-Saint-Michel. A propos de ce dernier, Victor Hugo écrivait indigné à sa femme Adèle : " Figure-toi une prison, ce je ne sais quoi de difforme et de fétide qu'on appelle une prison, installé dans cette magnifique enveloppe du prêtre et du chevalier. Un crapaud dans un reliquaire. " La description s'applique ici aussi à merveille. D'autres abbayes furent ainsi sauvées de la disparition par des affectations pour le moins incongrues : faïencerie à Noirlac, brasserie à Montivilliers

Prison, Fontevraud le demeure jusqu'en 1963, avant de revenir à la destination plus paisible et légitime de centre culturel. Patiemment restaurée au prix de chantiers titanesques, elle a aujourd'hui recouvré une large part de son lustre d'antan.




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