Historique :
L'histoire de Saint-Nectaire
se perd dans la nuit des temps. L'existence d'un dolmen sur
le territoire de la commune atteste d'une présence
humaine dès le néolithique. Les Romains, toujours
à la recherche d'eaux minérales, y aménagèrent
un établissement thermal. La région fut évangélisée
aux IIIe et IVe siècles, dans le sillage de saint Austremoine,
premier évêque de Clermont. L'un de ses compagnons,
Nectaire, s'installa sur le mont Cornadore pour y prêcher,
sans doute à l'emplacement d'un ancien sanctuaire païen.
Sa sépulture devint un lieu de vénération,
sur lequel on édifia peut-être une première
chapelle. On ne sait rien de plus.
La terre de Saint-Nectaire
est mentionnée en 1178 dans une bulle du pape Alexandre
III, énumérant les dépendances de l'abbaye
de la Chaise-Dieu (prévoir lien). Elle n'apparaissait
pas dans une bulle similaire du pape Eugène III, datant
de 1146. C'est peut-être entre ces deux balises chronologiques
qu'il nous faut rechercher la fondation de l'actuelle église
romane, sans que l'on sache s'il s'agit de l'uvre du
comte d'Auvergne Guillaume VII, ou des moines casadéens.
Saint-Nectaire devint ensuite un prieuré de la Chaise-Dieu.
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Mérimée
à Saint-Nectaire :
Récemment
nommé Inspecteur Général des Monuments
Historiques, Prosper Mérimée sillonna la France
dans les années 1835 à la recherche de monuments
à sauver en priorité. Voici ce qu'il écrivait
à propos de Saint-Nectaire :
" J'appellerai
votre attention, Monsieur le Ministre, sur la situation actuelle
de l'église de Saint-Nectaire. Jusqu'à présent
elle a conservé sa physionomie originale, si je puis
m'exprimer ainsi, mais de terribles dégradations ont
rendu des réparations indispensables, et si elles ne
sont pas exécutées avec soin, c'en est fait
du monument. Les murs du côté Nord et une partie
des voûtes sont pénétrés de pluie
et crevassés. La toiture est aussi en mauvais état.
Pour réparer le mal, on ne peut presque rien attendre
des ressources de la commune, et il serait à désirer
que le département fit quelques sacrifices pour y pourvoir.
Si vous vouliez bien accorder une allocation à cet
effet, je ne doute pas que le conseil général
du Puy-de-Dôme ne consentit à prendre à
sa charge une partie des dépenses. " (Notes
d'un voyage en Auvergne et dans le Limousin, Paris, 1838,
P. 343.)
Saint-Nectaire fut
classé dès 1840 sur la liste des mille monuments
pour lesquels des secours d'urgence furent demandés.
Les restaurateurs du XIXe siècle, Viollet le Duc en
tête, traînent souvent une réputation détestable,
du fait de leurs excès architecturaux. Bruyerre, qui
oeuvra à Saint-Nectaire à compter de 1875, n'échappe
pas à la règle. Mais le rapport alarmiste de
Mérimée suffit à prouver à quel
point l'état de dégradation de l'édifice
était avancé. N'oublions jamais que, malgré
tous leurs défauts, ces hommes furent des pionniers
!
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