Notre-Dame d'Amiens
s'éleva à compter de 1220 sur les plans de l'architecte
Robert de Luzarches. Son uvre fut poursuivie par Thomas
de Cormont, puis son fils Renaud de Cormont. Elle est avec
Beauvais, Noyon,
Laon et Soissons
l'une des cinq cathédrales picardes.
Les extérieurs
:
Long de 145 m hors
uvre, le vaisseau de pierre atteint 133,50 m dans l'uvre.
Le massif occidental est enserré entre deux hautes
tours rectangulaires. Il possède trois portails richement
décorés, avec statues sous dais et sur piédestaux.
Le portail central a reçu au tympan une belle représentation
du Jugement Dernier, comme cela est très fréquent
dans les édifices de cette période. Il est surmonté
de deux galeries, la plus haute abritant une série
de statues de rois (galerie des Rois). Le nettoyage au laser
de la façade a révélé dans les
années 1990 des traces de polychromie. Les données
collectées ont été utilisées pour
la mise en valeur nocturne lumineuse du site. Les deux clochers
ajourés enserrent une splendide rosace flamboyante.
Le chur est pour sa part étayé par de
puissants contreforts aux élégantes volées.
La verticalité est soulignée par une fine flèche
en châtaignier recouverte de plomb doré, plantée
à la croisée du transept. Installée au
XVIe siècle, elle est l'une des plus anciennes du genre
conservée en France et porte l'altitude maximale du
monument à 112,70 m.
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Les intérieurs
:
Derrière
la colossale façade s'étire une volumineuse
nef à sept travées (longueur 62 m, largeur d'axe
en axe des piliers 14,60 m, largeur des collatéraux
6,07 m, hauteur sous clef 42,30 m) avec chapelles latérales.
Au centre, le dallage de marbre forme un labyrinthe. Les grandes
arcades sont surmontées d'un élégant
triforium et de baies apportant une lumière généreuse.
On trouve au pied des seconds piliers les gisants en bronze
des deux évêques bâtisseurs : Evrard de
Fouilloy et Geoffroy d'Eu, inhumés là au XIIIe
siècle. Cette nef emmène vers le transept, long
de 62 m en intérieur et large de 29,30 m. Les bras
sont chacun percés d'une rosace. Un escalier de quelques
marches élève vers le chur et son déambulatoire,
fermés par une grille du XVIIIe siècle. Le déambulatoire
débute par une double-nef de chaque côté,
avant d'adopter un plan moins vaste au niveau de l'accès
à la chapelle d'hiver au Nord, de l'accès à
la sacristie et à la salle du trésor au Sud.
Il dessert cinq chapelles rayonnantes, dont une longue chapelle
axiale. Le chur est pourvu de stalles sculptées
du XVIe siècle, dues aux maîtres Boulin, Heudebourg
et Avernier entre 1508 et 1519. Chef-d'uvres du gothiques
flamboyant, elles sont couvertes d'une myriade de sculptures
remarquables figurant des scènes de la Genèse,
de l'Exode et de la vie de la Vierge.
Le sanctuaire atteint
des volumes colossaux, deux fois supérieurs à
ceux de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Longtemps
menacée de destruction par les bombardements allemands
durant la Première Guerre Mondiale, il fut à
cette occasion l'objet d'un programme de protection contre
les dégradations.
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