Monuments :
Antiquité
Moyen âge

Chateaux
Edifices religieux
Visites 3D

XVI-XVIIIe siècle
Recherche d'un site :


Modélisme et
impression 3d :
Richesheures
et moi :
Lettre d'information
Abonnement
Diaporamas
Acteurs du patrimoine
Livres anciens

Le fil des nouveautés :
MAJ le 18/04/2024
Sur Facebook :
Sur X :




Cathédrale d'Amiens, XIIIe siècle.


Textes et photos ©

Fondation :
  • La ville naît autour du commencement de l'ère chrétienne.
Sous le règne de :
  • Auguste (38 av. J.-C. - 14 apr. J.-C.)
Grandes dates :
  • 303 : Martyre de l'évêque saint Firmin.
  • 859 : Les Vikings pillent Amiens pour la première fois.
  • 926 : Herbert II de Vermandois prend le titre de comte d'Amiens.
  • 1117 : Louis VI le Gros confirme la charte des libertés communales.
  • 1185 : Traité de Boves. Amiens à Philippe Auguste.
  • 1218 : Incendie du quartier de la cathédrale romane.
  • 1220 : Début du chantier du sanctuaire gothique.
  • 1435 : Traité d'Arras. Amiens et plusieurs villes de la Somme concédées au duc de Bourgogne.
  • 1475 : Banquet d'Amiens. Louis XI chasse les Anglais de France " à force de pâtés de venaison et boire de bons vins. "
  • 1597 : Les Espagnols enlèvent temporairement la ville.
  • 1802 : Traité d'Amiens entre Napoléon et les Anglais.
  • 1914 : Les Allemands entrent pour peu de temps dans la ville.
  • 1914-1918 : La ville subit de nombreux et lourds bombardements.
  • 1940 : Bombardements allemands sur Amiens. La ville est occupée.
  • 1944 : Les Anglais détruisent certains quartiers.
Principal intérêt :
  • La cathédrale d'Amiens est à juste tire considérée comme l'un des fleurons de l'architecture gothique. Dotée d'une statuaire d'une grande richesse, peuplée d'un mobilier exceptionnel -telles les stalles du XVIe siècle- ses hautes voûtes, son chœur démesuré, sa façade monumentale, témoignent de l'ambitieux parti adopté d'emblée par les bâtisseurs. Elle matérialise la puissance des évêque d'Amiens et de la ville au milieu du Moyen Âge.
Statut :
  • Classé Monument Historique en 1862. Propriété de l'Etat. Classé au patrimoine mondial par l'Unesco depuis 1981.
Bibliographie :
  • Pas de référence pour le moment.

Les origines :

De l'antique Samarobriva, capitale du peuple des Ambianii fondée sous le règne de l'empereur Auguste, ne demeure plus aucun vestige visible. La ville possédait des thermes, un amphithéâtre et se dota aux IIIe-IVe siècles apr. J.-C. d'une enceinte réduite, enserrant les principaux bâtiments publics sur une vingtaine d'hectares. Le premier évêque de la cité fut saint Firmin, à compter de 287. Il subit le martyre en 303, durant les grands persécutions contre les chrétiens organisées sous le règne de Dioclétien.

Amiens comptait parmi les plus importantes villes du nord de la Gaule à l'époque franque. Elle fut le siège d'un comté carolingien, que ne manquèrent pas de piller les Scandinaves à plusieurs reprises. Ils en franchirent les remparts en 859, date à laquelle les Annales de Saint-Bertin rapportent : " Les Danois vinrent de nouveau au monastère de Saint-Valéry (sur-Somme) et à la ville d'Amiens, et les ravagèrent, ainsi que tous les lieux environnants par le pillage et l'incendie. " Ces mêmes Annales parlent des " Danois habitant sur la Somme " en 860, prouvant que les rois francs n'avaient plus guère la capacité d'imposer leur autorité dans la région dès le milieu du IXe siècle. Ce sont donc probablement les Vikings qui détruisirent la première cathédrale mérovingienne.

Passé le temps des ravages, les puissants comtes de Vermandois s'approprièrent la ville au Xe siècle. Une cathédrale romane s'y éleva dans le courant du XIe siècle. Amiens passa ensuite dans le lignage des sires de Coucy, seigneurs de Boves. Enguerrand de Boves s'opposa vainement en 1115 à l'instauration d'une charte de libertés communales, ardemment désirée par l'évêque et les principaux notables. Elle fut néanmoins confirmée deux ans plus tard par le roi Louis VI le Gros (1108-1138), trop heureux de pouvoir gêner l'influence d'un vassal encombrant au Nord du domaine royal. Louis le Gros affronta les armes à la main Thomas de Marle, fils et héritier d'Enguerrand, trublion notoire mettant un soin particulier à piller les terres de l'Eglise. L'abbé Suger a largement narré les péripéties épiques de cette guerre féodale dans sa fameuse Vie de Louis le Gros.

Le temps de la splendeur :

Philippe Auguste entra en conflit avec le comte de Flandre Philippe d'Alsace dans les années 1180. Le traité de Boves mit un terme à cette querelle en juillet 1185. Philippe II y gagna une part de l'Artois, le Vermandois et la ville d'Amiens. Il s'agit là de la première conquête significative du grand Capétien avant les extensions territoriales des années 1204-1205. La vielle ville épiscopale passa donc à cette date dans le domaine de la couronne. En 1218, la foudre causa un violent incendie qui dévasta totalement la cathédrale romane. La construction de l'édifice actuel débuta deux ans plus tard.

Amiens resta au roi de France jusqu'à l'occupation anglaise dans la foulée de la défaite française d'Azincourt (1415) et du traité de Troyes (1420). Le duc britannique Jean de Lancastre y fit venir en 1423 les ducs Jean V de Bretagne et Philippe de Bourgogne, pour y conclure une alliance contre Charles VII. Les Français reprirent la cité quelques années plus tard. Mais par le traité d'Arras de 1435, le roi Charles VII la concéda avec plusieurs autres villes de Picardie au duc de Bourgogne Philippe le Bon, afin d'obtenir les mains libres contre les Anglais pour mener les ultimes combats de la guerre de Cent Ans. Une clause de ce traité prévoyait cependant une possibilité de rachat par le roi de France.

C'est Louis XI qui la fit prévaloir en 1463, versant les 400 000 écus d'or convenus initialement, contre l'avis du fils du duc de Bourgogne, Charles de Charolais (futur Charles le Téméraire). Les villes de la Somme constituèrent une pomme de discorde supplémentaire dans la querelle entre le royaume de France et les Etats bourguignons. Juste avant l'entrevue de Picquigny de 1475 avec le roi Edouard IV, c'est à Amiens que Louis XI offrit aux soldats anglais un célèbre banquet destiné à endormir leur ardeur au combat. Cet " exploit " lui inspira ce bon mot relevé par Jean Favier : " J'ai plus aisément chassé les Anglais hors du royaume de France que ne l'a fait mon père [Charles VII], car mon père les a mis hors à force d'armes, et je les ai chassés à force de pâtés de venaison et boire de bons vins. " La mort du Téméraire en 1477 permit au Valois de confirmer définitivement sa mainmise sur la vallée de la Somme.

Les menaces de l'histoire :

Mais les descendants de la maison bourguignonne menacèrent encore longtemps la région. Les Espagnols, venus des Pays-Bas sous leur domination, s'en emparèrent notamment en 1597, avant que Henri IV ne reprenne les choses en main quelques mois plus tard.

Le destin de la ville se confondit dès lors avec celui de la nation française. Elle connut les mêmes joies et subit les mêmes calvaires. Le traité d'Amiens de 1802 entérina une paix [bien provisoire] entre la France et les Britanniques. Mais c'est au XXe siècle que la métropole picarde souffrit le plus des conflits. Les Première et Seconde Guerres Mondiales engloutirent les vieux quartiers et menacèrent la cathédrale. Occupée temporairement par les forces allemandes en 1914, la ville demeura pratiquement quatre ans à la portée des canons du front et connut de multiples bombardements. Tous les quartiers autour de la gare et les ultimes maisons médiévales près de la cathédrale, furent emportées dans la tourmente de 1940-1944.




précédente - suivante