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MAJ le 02/12/2024
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Cathédrale, baptistère, collégiale de Poitiers, Ve, XVe siècles.


Textes et photos ©

Cathédrale Saint-Pierre :

L'édifice des XIIIe et XIVe siècles, bâti sur une déclivité naturelle, possède un chevet plat et massif impressionnant s'envolant à près de 50 mètres du sol. Sa verticalité est soulignée par un pignon triangulaire et un clocheton. Le vaisseau n'est étayé par aucun arc-boutant et s'étire jusqu'à deux tours sans symétrie encadrant la façade. Celle du nord s'achève par un corps polygonal du plus bel effet. Une rosace centrale surmonte trois portails finement ouvragés. De gauche à droite, on reconnaît dans les tympans la dormition et le couronnement de la Vierge, la résurrection des morts et le Jugement Dernier et enfin quelques scènes miraculeuses de la vie de saint Thomas.

L'intérieur abrite une nef surprenante. Il est en effet difficile de parler de collatéraux, tant les trois vaisseaux possèdent des hauteurs et largeurs voisines. Un beau transept renforce l'impression d'espace. Les voûtes sont d'influence Plantagenêt, et plus basses au niveau du chœur. Nous retrouvons bien évidemment le chevet plat visible depuis l'extérieur, avec un beau vitrail central du XIIe siècle figurant la crucifixion. De remarquables stalles du XIIIe siècle entourent le maître autel. Elles sont sculptées de motifs divers aux écoinçons, sur les miséricordes… (Clichés 1 à 11 du diaporama).

Baptistère Saint-Jean :

Cette petite construction passe pour être le plus ancien édifice chrétien en France, en " concurrence " avec le baptistère de Fréjus. Le bâtiment rectangulaire central abritant la cuve est sans doute contemporain du ministère de saint Hilaire, au milieu du IVe siècle. On y pratiquait des baptêmes par immersion totale. Une abside également rectangulaire s'ouvre à l'est et deux absidioles la flanquent au nord et au sud. Ces dernières ont fait l'objet de vigoureuses modifications au XIXe siècle. On pénètre dans cet ensemble attachant par un avant-corps polygonal élevé sans doute autour de l'an mil. Les parois possèdent des fresques romanes et gothiques.

Ce curieux témoignage du passé est un véritable miraculé de l'histoire et un symbole de la préservation du patrimoine en France. En 1832, la municipalité décréta qu'il constituait une entrave à la circulation et envisagea de le démolir. Les Antiquaires de l'Ouest s'opposèrent à ce projet et alertèrent la commission nationale des Monuments Historiques. Le baptistère devint l'enjeu d'une furieuse bataille juridique. C'est avec le nouvel inspecteur en chef des Monuments Historiques nommé par le ministre de l'Intérieur Adolphe Thiers, Prosper Mérimée, que l'affaire s'acheva en 1834. L'Etat se porta alors pour la première fois dans l'histoire acquéreur du monument à seule fin de le restaurer. Il appartient toujours à la nation (Clichés 11 à 15 du diaporama).

Sainte-Radegonde :

Un haut clocher porche roman doté d'un avant-corps gothique flamboyant est prolongé par une nef à quatre travées du XIIIe siècle. Le chœur, lui-aussi roman, possède un déambulatoire avec au centre une tribune surélevée portée par de gros piliers ronds. Au-dessous s'ouvre une crypte abritant le sarcophage et les humbles restes de la sainte éponyme. Une selle rectangulaire est cernée par une abside hémicylindrique à trois absidioles voûtées en cul-de-four. C'est là que l'ancienne épouse de Clotaire avait choisi d'être inhumée, en 587. Les guérisons miraculeuses y attirèrent vite les malades espérant le soulagement de leurs souffrances. Rasé par les Vikings, le sanctuaire primitif fut reconstruit autour du tombeau au XIe siècle. Les parties romanes conservées étaient achevées en 1099 (Clichés 16 à 20 du diaporama).




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