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MAJ le 11/04/2025
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Cathédrale, baptistère, collégiale de Poitiers, Ve, XVe siècles.


Textes et photos ©

Fondation :
  • Une cité existait avant la conquête romaine.
Sous le règne de :
  • Période celtique.
Grandes dates :
  • Sous le règne d'Auguste : l'ancien oppidum des Pictones se romanise.
  • IIIe ou IVe siècle : Construction d'une enceinte fortifiée.
  • Vers 355 : Possible fondation de l'évêché par saint Hilaire.
  • Ve siècle : Les Wisigoths ariens occupent toutes les régions au Sud de la Loire.
  • 507 : Le roi des Francs Clovis bat les Wisigoths à Vouillé, à une vingtaine de km à l'est de Poitiers.
  • 538 : Radégonde fuit son mari Clotaire et trouve refuge à Poitiers.
  • Entre 544 et 549 : Fondation par Radégonde du monastère Sainte-Croix.
  • 587 : Mort de Radégonde et funérailles dans la petite église fondée par elle en l'honneur de Notre Dame (future Sainte-Radégonde).
  • 732 : Charles Martel arrête la progression arabe à Poitiers.
  • VIIIe siècle : Un comté est fondé à Poitiers par les Carolingiens.
  • 902 : Ebles Manzer maître incontesté du Poitou.
  • 1152 : Aliénor d'Aquitaine épouse Henri II Plantagenêt. Poitiers dans l'Empire de ce dernier.
  • 1356 : Durant la guerre de Cent Ans, le Prince Noir inflige une sévère défaite à l'armée française près de Poitiers.
  • 1431-1432 : Création de l'Université par Charles VII.
  • 1562 : Attaque de la ville par les Huguenots. Les restes de sainte Radégonde sont dispersés.
Principal intérêt :
  • Le baptistère paléochrétien est l'un des rares monuments religieux préromans encore en élévation en France. Ses murs sont couverts de fresques remarquables. Le chœur de la cathédrale abrite des stalles du XIIIe siècle. La crypte, le chœur et la tour-porche de la collégiale Sainte-Radegonde forment un bel exemple d'architecture romane.
Statut :
  • Cathédrale classée Monument Historique en 1875. Propriété de l'Etat.
  • Baptistère classé Monument Historique en 1846. Propriété de l'Etat.
  • Collégiale classée Monument Historique en 1862. Propriété de la commune.
Bibliographie :
  • Se référer à la bibliographie générale.

Période romaine et Antiquité tardive :

Il existait un oppidum gaulois avant la conquête romaine. La ville de Limonum se développa à sa place au premier siècle avant notre ère. Elle fut progressivement dotée de tous les grands équipements classiques : forum, temples, thermes, amphithéâtre… La cité était la capitale des Pictones. On cerna son centre au Bas-Empire d'une enceinte réduite de 2600 m pour une surface intra-muros de plus de 40 hectares. La région fut évangélisée sans doute dans le courant du IVe siècle, notamment par l'évêque de Poitiers saint Hilaire (mort en 368). La ville, comme toutes les régions au Sud de la Loire, fut soumise aux Wisigoths (Ve siècle). Ces Germains étaient de confession arienne (disciples d'Arius, auteur d'une doctrine condamnée comme hérétique par l'Eglise romaine) et persécutaient volontiers les catholiques orthodoxes. Ils s'aliénèrent ainsi l'estime des autochtones très attachés à leur religion, et par voie de conséquence celui des élites locales. Les Francs catholiques de Clovis les écrasèrent à Vouillé en 507 et les refoulèrent vers les Pyrénées.

Un comte (un simple fonctionnaire représentant le pouvoir royal donc) semble avoir été mis en place par les Mérovingiens. En 538, l'une des épouses du roi Clotaire Ier (511-561), une jeune femme d'origine thuringienne nommée Radegonde, s'échappa de l'entourage brutal de son mari. L'évêque de Noyon (Oise) saint Médard prononça la dissolution de l'union, et l'ancienne reine put se livrer tout entière à la piété. Elle vint un peu plus tard se réfugier à Poitiers et y fonda entre 544 et 549 le monastère Sainte-Croix. C'est également elle qui construisit hors les murs de la ville un petit sanctuaire dédié à la Vierge, appelé à porter son nom par la suite. Le poète Fortunat (saint Venance) immortalisa ses mérites dans ses poèmes.

Période carolingienne :

La région de Poitiers fut le théâtre d'une seconde bataille d'importance au VIIIe siècle. Depuis plusieurs décennies, les Sarrasins perpétraient en Gaule de sanglantes incursions. Ils avaient abattu en quelques années les Wisigoths d'Espagne (711-715) et remontaient maintenant vers le Nord, toujours en quête de nouvelles terres à conquérir, d'hommes à asservir et d'âmes à convertir. Le maire du palais Charles Martel leva une armée et alla à leur rencontre au cours de l'année 732. La Chronique du Pseudo-Frédégaire rapporte cet événement : " Les Sarrasins vinrent avec leur roi Abdéramane, passèrent la Garonne, marchèrent vers Bordeaux, et incendiant les églises, massacrant les habitants, ils s'avancèrent jusqu'à Poitiers. Là, après avoir livré aux flammes la basilique de Saint-Hilaire, chose bien douloureuse à rapporter, ils se préparèrent à marcher pour détruire celle de Saint-Martin de Tours. Le prince Charles se disposa vaillamment à les combattre, accourut pour les attaquer, renversa leurs tentes par le secours du Christ, se précipita au milieu du carnage, tua leur roi Abdéramane, et détruisit complètement l'armée de ses ennemis. " Poitiers entrait dans l'histoire pour la seconde fois.

Charlemagne réorganisa son administration en renforçant essentiellement le contrôle de ses fonctionnaires. Il nomma à Poitiers un premier comte carolingien nommé Abbon. Le Poitou devint une partie du royaume d'Aquitaine, constitué de son vivant pour son fils Louis le Débonnaire (781-814). Ce royaume échut ensuite à son fils Pépin (Pépin I d'Aquitaine, mort en 838), avant de sombrer dans la tourmente des guerres successorales et des invasions scandinaves. Les Vikings étaient aux portes de Poitiers en 854, la rançonnèrent 863, non sans avoir dévasté Saint-Hilaire, et revinrent la piller et la raser en 865. Tous les sanctuaires furent probablement détruits à cette époque. La vieille famille des comtes de Poitou présidait déjà aux destinées de la ville, en la personne de Renoul Ier, tué aux côtés du comte Robert le Fort (ancêtre des Capétiens) à la bataille de Brissarthe (Sarthe, 866)

Poitou et Aquitaine féodales :

Les charges comtales n'étaient pas encore héréditaires sous les règnes de Charles le Chauve et de ses successeurs immédiats. Le comté de Poitou passa donc en de nombreuses mains avant de finalement revenir définitivement aux descendants de Renoul Ier, en la personne d'Ebles Manzer (902-935). Par d'habiles jeux politiques et quelques campagnes militaires, les dynastes poitevins obtinrent des droits sur le duché d'Aquitaine et Guillaume III Tête d'Etoupe (935-963) commença à porter le titre ducal, même si sa suzeraineté restait plus théorique que réelle. Cela prendra davantage de consistance avec ses successeurs, Guillaume IV Fier-A-Bras (963-993) et Guillaume V le Grand (993-1030). Désormais et pour deux siècles, jusqu'à l'annexion de la ville par Philippe Auguste (1204), le Poitou et l'Aquitaine ne feront plus qu'un. La ville atteignit son apogée aux XIe et XIIe siècles, avec la réédification de plusieurs sanctuaires dont Sainte-Radegonde (1099). La pape Urbain II en personne dédicaça Saint-Jean de Montierneuf en 1096. Au milieu du XIIe siècle, la vieille ville passa par le mariage d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri II, dans le patrimoine des Plantagenêts.

Avec le retour dans le giron capétien, le comté de Poitou devint régulièrement un apanage pour les cadets de France. Plusieurs noms illustres en bénéficièrent, dont Alphonse de Poitiers (fils de Louis VIII et frère de saint Louis), le futur Philippe V le Long (2e fils de Philippe le Bel), et Jean de Berry (fils de Charles V). Fort disputée durant la guerre de Cent Ans, Charles VII en fit l'une de ses capitales, avec Bourges, dans les années les plus difficiles de son règne. C'est notamment à Poitiers, dans la grande salle du palais, que Jeanne d'Arc fut interrogée après sa première visite à Chinon. Charles VII y créa une université appelée à un bel avenir.
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