L'amphithéâtre
dessine une ellipse de 133 m sur 101 m. À l'extérieur,
il présente une façade sur deux niveaux, rythmée
par une succession ininterrompue de 60 arcades. Colonnes et
chapiteaux appartiennent à l'ordre dorique. Dans la
partie supérieure, on remarque à intervalles
réguliers nombre de consoles percées de trous
circulaires. On y plaçait les mâts de bois nécessaires
à l'installation du velum, la toile tendue au-dessus
de la cavea (partie de l'édifice contenant les sièges)
pour abriter les spectateurs du soleil.
La cavea est
parcourue par 34 rangs de gradins. Quatre maeniana
(sing. maenianum), divisions de la cavea formées
par plusieurs gradins, sont délimitées par des
paliers de circulation appelés en français précinctions
(du lat. praecintio) et par des baltea (sing.
balteus), des murs assez élevés empêchant
les occupants des niveaux supérieurs de descendre vers
les niveaux inférieurs. Comme à Roland Garros
de nos jours, chacun prenait en effet place dans l'amphithéâtre
en fonction de son statut social et de son degré de
richesse. Les classes privilégiées s'asseyaient
au plus près de l'arena (l'arène), et
les plus humbles s'installaient tout en haut des gradins.
Les baltea sont percés par des vomitoires, les
portes donnant accès à chaque maenianum.
L'arène proprement dite est en sable (le terme latin
arena signifie d'ailleurs « sable ») et
est recouverte d'un bitume l'été, pour recevoir
les multiples concerts.
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Dans les entrailles
de l'amphithéâtre, les innombrables escaliers,
couloirs et galeries, permettaient au public de circuler et
de gagner son siège, comme dans nos stades modernes.
Selon un principe énoncé par l'architecte antique
Vitruve, les membres des basses couches de la société
ne croisaient pas ceux des classes favorisées. Des
pièces (les carceres) étaient dévolues
aux gladiateurs en attente de leur heure de gloire... ou de
leur dernière heure. Des espaces souterrains étaient
ménagés sous l'arène, sans doute pour
recevoir la machinerie nécessaire à la bonne
exécution des spectacles.
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