Huriel (Uriacensis)
apparait dans les textes (charte de la Chapelle-Aude) en 1059
; son seigneur, Humbaud le vieux, évoluant dans la
mouvance des sires de Bourbon. La lignée d’Humbaud,
« miles venerandus », s’éteindra vers
1220 avec le mariage de la fille d’Humbaud III avec Ebbes
de Déols.
Pour Paul Deschamps
et Jean Mesqui (analyse des baies) la tour de granit daterait
du XIIème siècle. Pour Pierre Pizon, elle est
plus jeune et daterait du début du XIIIème (bâtie
suite à l’ordonnance de Philippe Auguste de 1204
demandant le renforcement des défenses berrichonnes
et bourbonnaises).
En 1256, la seigneurie
d’Huriel passe aux mains de Roger de Brosse.
Cette famille la conservera jusqu’en 1512. C’est
à cette époque (milieu du XIIIe siècle)
que la tour est surélevée d’un étage.
Un siècle plus tard (vers 1350), conformément
aux directives du duc de Bourbon, Louis Ier de Brosse, surhausse,
une nouvelle fois, la tour.
C’est à
Jean II (après 1453) que l’on doit la modernisation
de l’édifice (fenêtre à meneaux,
cheminée et perron) ainsi que l’édification
des quatre tourelles flanquant l’enceinte.
En 1885, la ville
devient propriétaire du donjon. Quelques années
plus tard, des travaux de « restauration » sont
réalisés: une terrasse remplace la toiture à
quatre pans et une tourelle d’escalier extérieure
« disgracieuse » est élevée dans
l’angle nord-ouest du donjon.
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Description :
La toque se dresse
à l’extrémité orientale de la ville
sur un terre-plein carré (motte primitive ?) renforcé
au nord et à l’est par un mur de soutènement
(chemise du XIIe ou XIIIe siècle ?)
Le donjon rectangulaire
(12,10 m x 10,10 m) à contreforts (quatre par face)
mesure 30 m de haut (à la pointe de la tourelle). Il
se compose de sept niveaux : cave voûtée en berceau
et entresol bas, quatre étages et terrasse.
Les niveaux trois,
quatre et cinq sont éclairés par les fenêtres
à meneaux du XVème siècle (sur la face
est et la face sud, niveau trois). Ces trois étages
sont également chauffés par les cheminées
contemporaines aux fenêtres.
Les faces nord et
ouest sont aveugles hormis la porte basse du perron (face
ouest) et la porte d’accès aux hourds (face nord,
niveau cinq). Ce hourdage (mi XIIIème siècle)
faisait le tour complet du donjon contrairement au hourdage
« primitif » (niveau quatre) qui ne se développait
que sur les faces sud et est.
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