La présence
du suffixe d'origine celtique " dun " (de dunos
latinisé en dunum : lieu fortifié) indique vraisemblablement
l'existence d'une fortification à Issoudun antérieure
à l'occupation romaine, comme à Loudun (Vienne),
Dun-sur-Auron (Cher) et même Lyon (Lugdunum)… Le
château n'est attesté qu'aux alentours de l'an
mil. Il constituait alors le siège de l'une des plus
importantes seigneuries berrichonnes.
La place fut longtemps
au cœur des luttes entre Capétiens et Plantagenêts.
" L'an de l'Incarnation du Seigneur 1187, écrit
le moine Rigord (auteur d'une Vie de Philippe Auguste), il
[Philippe Auguste] leva une armée nombreuse dans le
Berry et entra vivement dans l'Aquitaine qu'il ravagea ; il
y prit les châteaux d'Issoudun et de Graçay (Cher),
et dévasta beaucoup d'autres forts et territoires environnants,
jusqu'à Châteauroux. " Henri II Plantagenêt
prit aussi les armes de son côté, mais s'arrêta
aux portes de la ville. Le vieux roi, sans doute lassé
par tant d'années de conflits incessants, préféra
parlementer et Issoudun resta au roi de France. En 1195, toujours
selon Rigord, "Mercadier (présent aux côtés
de Richard Cœur de Lion lors de sa mort à Châlus),
qui était alors chef des Cotereaux (mercenaires de
Richard), détruisit avec sa troupe un faubourg d'Issoudun
en Berry, y prit la place et y mit une garnison pour le roi
d'Angleterre. " Philippe accourut aussitôt, s'empara
derechef de la ville et débuta le siège du château.
Richard l'y rejoignit avec l'évidente intention d'en
découdre, mais les deux souverains choisirent finalement
l'option de la négociation et jetèrent les bases
d'un accord. Il fut officiellement scellé à
Gaillon (Eure), en janvier 1196. Philippe y renonça
à la possession d'Issoudun et de Graçay, en
échange de la reconnaissance de ses droits sur le Vexin
normand. La construction de la Tour Blanche fut entamée
entre 1196 et 1200.
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En 1200 précisément,
Philippe Auguste conclut au Goulet un nouvel accord avec Jean
Sans Terre, frère et successeur de Richard. Issoudun
revenait cette fois définitivement à la couronne
de France. La Tour Blanche n'était pas encore achevée
et les ingénieurs du Capétien se chargèrent
de la besogne (1202).
La seconde épouse
du roi Charles IV (1322-1328), Marie de Luxembourg (née
en 1306), décéda dans le château d'Issoudun
en 1324.
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