Le site fut occupé
dès le Haut Moyen Âge, comme l'atteste la nécropole
mérovingienne retrouvée à proximité.
La seigneurie de Houdan passa dans le patrimoine des comtes
de Montfort, vassaux des rois France, à la fin du XIe
siècle. Le comte Amaury III de Montfort (1105-1137)
est généralement désigné comme
le bâtisseur de l'actuel donjon, achevé sans
doute peu avant sa mort. Notons également que Simon
IV de Montfort (1150-1218), descendant d'Amaury III, fut le
chef de la croisade contre les Albigeois à compter
de 1209.
Le donjon de Houdan
constitue un pur chef d'uvre de l'architecture castrale
du XIIe siècle. Alors que la plupart des réalisations
contemporaines sont quadrangulaires, Houdan présente
quatre faces fortement bombées et cantonnées
aux angles de tourelles cylindriques, pleines à la
base et creuses au premier étage. Il est conservé
sur une hauteur de près de 30 mètres. Ses murs
atteignent 3,50 mètres d'épaisseur. Le parement
est relativement irrégulier, en grès sur quelques
mètres, puis en pierre meulière vers le sommet.
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On pénétrait
primitivement à l'intérieur de l'édifice
par une porte ménagée à 6 mètres
de hauteur dans la tourelle nord. Elle était accessible
grâce à un pont mobile à treuil. Un escalier
droit s'élevait dans la muraille nord-est vers le premier
étage. Un couloir filait dans la muraille nord-ouest
et alimentait une vis desservant le premier étage et
le rez-de-chaussée.
Le volume intérieur
de ce rez-de-chaussée est cubique : 8 mètres
de côtés et de hauteur. Il est éclairé
par des ouvertures hautes et pourvu d'un puits. Tous les étages
étaient planchéiés. On trouve au premier
niveau la grande salle, agrandie cette fois par l'espace évidé
dans les tourelles d'angles et éclairée par
des baies pourvues de coussièges. Une vis emmène
au second étage abritant les appartements seigneuriaux.
Un deuxième accès, précaution exceptionnelle
pour cette époque, donnait sur le chemin de ronde.
Nous ne savons rien du couronnement, emporté par les
siècles passés.
Les formes particulières
de Houdan seront reprises et amplifiées un peu plus
tard à Amblény (Aisne) et Etampes (Essonne).
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