Les besoins en eau
croissants de Nemausus (Nîmes),
amenèrent les Romains à aller chercher le précieux
liquide dans les environs de l'actuelle ville d'Uzès,
à une vingtaine de km plus au nord. Mais le relief
particulièrement accidenté obligea à
construire un aqueduc de 50 km, serpentant à travers
les collines du Gard. Le franchissement de la vallée
du Gard (ou Gardon) nécessita la réalisation
d'un monumental pont aqueduc : le pont du Gard. Entre le point
de captage et le castellum divisiorum de Nîmes
(ce que nous appelons aujourd'hui un château d'eau,
permettant de répartir l'eau dans toute la ville),
le dénivelé n'est que de 12 m.
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Le pont et l'aqueduc
demeurèrent en service jusqu'à la fin du Ve
ou le début du VIe siècle. Il ne subit durant
ses deux millénaires d'existence que des dégradations
limitées, ne perdant que quelques arches du niveau
supérieur. Les pierres furent sans doute réemployées
dans quelque construction de l'époque médiévale.
Dès le XVIIe siècle on perçut l'intérêt
exceptionnel de ce monument et l'on tenta, avec plus ou moins
de bonheur, de le préserver. Au XVIIIe siècle,
on lui accola un pont routier. En 1840, Prosper
Mérimée le fit inscrire sur la fameuse «
liste des monuments pour lesquels des secours ont été
demandés ». Depuis lors, les bonnes fées
du patrimoine ne cessèrent de se pencher sur son sort.
Le logique classement à l'UNESCO en 1985, vint définitivement
couronner ce prestigieux édifice.
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